J'avais proposé cet appareil pour indiquer le premier vol de ce que nous appelons aujourd'hui un drone, il y a un peu plus d'un siècle.
Synthèse de plusieurs liens indiqués plus bas:
L’origine du drone remonte à la Première Guerre Mondiale, durant laquelle il était développé pour les besoins de l’armée. Archibald Low, ingénieur et auteur anglais, développe, dès 1916, l’Aerial Target, un projet d’avion-cible sans pilote, commandé à distance au moyen des ondes de TSF en Grande Bretagne.
Dans le même temps, en 1917 aux Etats Unis, les ingénieurs Elmer Ambrose Sperry, Lawrence Sperry et Peter Cooper imaginent un avion radio-commandé, le Hewitt-Sperry Automatic Airplane.
Du côté français, Octave Détable, déjà en 1894, avait créé la stabilité automatique par la forme seule de sa voilure au moyen de cônes divergents. C’était le principe initial de l’avion sans pilote.
L’essai en fut fait avec un planeur de 19 m2, en 1897.
Détable ayant réussi l’expérience sur un planeur, ne pensa plus qu’à la renouveler avec un avion. Son but était de réaliser la sécurité en avion.
En 1912, le lieutenant Max Boucher s’intéresse vivement à la découverte de Détable. Il vient voir l’inventeur et lui propose de piloter l’appareil dont il prépare la construction, Détable accepte.
En 1914, un essai a lieu sur un avion Voisin modifié avec le système des cônes divergeants et muni d’un moteur de 30 cv. Le moteur est trop faible ; il ne peut s’envoler.
Je pense effectivement que cet essai a eu lieu dans le cadre du concours de la sécurité en aéroplane de 1914 que tu indiques. Remarquons aussi que ce concours est l'occasion pour Sperry de démontrer l'efficacité de son stabilisateur gyroscopique.
https://warbirdswalkaround.wixsite.com/rockingwings/concours-de-la-securite-en-aeroplan
Il est prévu ensuite de faire un nouvel essai avec un moteur plus puissant, mais Max Boucher, ainsi que le fils Pierre Détable, son aide principal, ayant été mobilisés, les expériences doivent être abandonnées.
Une découverte aussi importante ne pouvant rester méconnue et inexploitée, il reprend les expériences le 2 Juillet 1917 à Avord. Cette fois, Le capitaine Max Boucher, commandant de l'Ecole d'aviation, disposant de tous les moyens nécessaires et surtout d’un moteur plus puissant, peut mettre l’invention au point.
La pluie tombe, par fines averses, sur le camp militaire d'Avord, dans le Cher. Pas de quoi décourager Max Boucher, qui met en route, à 16 h 15, le moteur de son Voisin 150 ch. L’avion aux ailes tronquées roule sur 150 m puis décolle. Il vire progressivement à droite, parcourt environ un kilomètre en s'élevant jusqu'à une cinquantaine de mètres du sol. Ses 2 litres de carburant ne lui permettent pas d'aller plus loin. Il atterrit sans s'écraser, en touchant de l'aile droite.
C'est l'appareil lui-même qui assure sa propre stabilité. Une prouesse qui coûtera au capitaine son poste à l'Ecole, puisque le ministère de la Guerre lui avait intimé l'ordre d'arrêter ce projet. Qu'importe… Le général Ferrié, lui, est impressionné. Et l'encourage à poursuivre.
Par la suite, Georges Clémenceau, alors président de la Commission sénatoriale de l’armée, poussé par cet exploit, lance en 1918 un concours d’avions sans pilotes.
Le 14 septembre 1918, Max Boucher, ayant amélioré son système, fait voler un avion Voisin BN3 pendant 51 minutes sur un parcours de 100km. Le 17 avril 1923, accompagné de l’ingénieur Maurice Percheron, il réussit à faire voler un véritable drone piloté via la TSF. L’avion radiocommandé est né ! Mais la guerre est finie, et l’armée se désintéresse du projet.
Après le conflit, le capitaine Boucher perfectionne son avion sans pilote avec l'ingénieur Maurice Percheron. Un appareil volera en 1923 à Etampes mais sans susciter un enthousiasme effréné des autorités militaires. Les Britanniques, de leur côté, développent surtout des aéronefs sans pilote pour en faire des avions-cible destinés à la formation et l'exercice des pilotes de chasse et des artilleurs de la DCA. Une série de ces appareils sera baptisée "Queen Bee" ("Reine des abeilles") en raison de son vol et de son ronronnement réguliers. C'est à cause de leur ronflement plus grave et un peu hésitant que les prototypes sans pilote des années 30 auraient reçu le surnom de "drone". C'est à dire "faux bourdon", le mâle de l'abeille dont les apiculteurs connaissent le vol plus lourd et le vrombissement plus sourd.
https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article14577
http://www.corpusetampois.com/che-20-maxboucher1913auxflizot.html
https://www.studiofly.fr/les-drones-un-siecle-de-recherches-et-d-elaboration/
https://www.industrie-techno.com/article/le-drone-a-100-ans.36883
https://www.phenix-vision.fr/l-histoire-du-drone.html
https://www.ursi-france.org/fileadmin/journees_scient/docs_journees_2014/data/docs/000022/JS14_22.pdf
https://www.lemonde.fr/la-foire-du-drone/article/2014/11/11/la-premiere-guerre-mondiale-a-aussi-invente-les-drones_5992940_5037916.html
Sur Flying machine :
Sur le Schiffer military history, téléchargeable ici :
on trouve les images que tu présentes.
On y indique Tabary, mais pas Boucher.
Y'a pas de justice...
Bravo, Marc, tu remportes la timbale et tu prends les commandes.