Morane Saulnier / Socata "Rallye"

Ah ! le bon vieux Rallye dont il reste notamment des dizaines d'exemplaires dans les clubs vol à voile.

Je profite de l'occasion pour souligner, concernant les données techniques des appareils sur un plan général, combien les vitesses de croisière sont presque toujours optimistes par rapport à la réalité.

Par exemple, pour le MS893A ou E, il est ici indiqué 228 km/h, ce qui est confirmé par le manuel de vol.
Sauf que cette valeur est obtenue à une altitude de 500 mètres, à 2700 t/mn (89% de puissance), avec une consommation de 51 l/h, +15% sans utiliser le correcteur altimétrique.
Mais à 2500 t/mn (74% de la puissance), la vitesse est réduite à 207 km/h, et avec une altitude supérieure, elle tombe bien vite sous les 200 km/h.

ça, c'est la théorie, parce qu'à la vérité, à 2500 t/mn, j'ai toujours obtenu une vitesse de croisière aux alentours de 180 km/h, bien éloignée des 228.

Pour le MS880B, jamais je n'ai jamais volé à 173 km/h. A 75% de la puissance, la croisière tournait aux alentours de 150-155 km/h, encore réduite à tout juste 145 km/h sur la version ultérieure aux saumons d'ailes droits.

On pourra aussi lire avec intérêt le bel ouvrage de Roger Gaborieau sur cet appareil remarquable qu'a été le Rallye.

https://www.lecharpeblanche.fr/2015/11/21/rallye-le-dernier-des-morane-r-gaborieau/

Notons que cet auteur indique une production du Koliber polonais de 80 exemplaires à moteur PZL-F (ex-Franklin) et 75 exemplaires à divers moteurs Lycoming, donc un peu supérieure aux 120 unités que tu indiques, mais, de toute façon, c'était le chant du cygne pour cet avion conçu quarante ans plus tôt.

Ce sujet sur les performances d'un appareil me rappelle -de mémoire- Heinz Knoke, dans son livre "la grande chasse", ayant piloté successivement diverses versions du BF109, qui indiquait qu'avec 1050 ch, 1350 ch et 1475 ch, il volait toujours à 500 km/h en croisière.
Evidemment, quand on se penche sur les fiches techniques de ces appareils, les vitesses indiquées sont bien supérieures...

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Quoi qu'il en soit, bravo, Tucano94, pour avoir pris l'initiative de partager ces agréables présentations assez diversifiées, et qui ont bien leur place, à mon avis, sur ce forum.
D'autant qu'elles peuvent à l'occasion ouvrir des discussions intéressantes sur tel ou tel sujet.

Theo,
Comme je n'ai jamais pris les commandes d'un Rallye, ni d'un autre "coucou, je ne peux contester ta connaissance.
La synthèse des planches provienne de plusieurs publications de l'époque (dont Interavia que j'aimai beaucoup) ou ultérieures avec une touche d' Internet.

Le sujet où je pourrai apporter la contradiction est celui du lanceur Ariane (car j'étais à l'intérieur) et celui de l'avion-fusée Trident, la personne m'ayant embauché (Paul Gauge) était un ancien ingénieur-calcul de ce programme à la SNCASO. Je l'aidai à établir ses documents pour ses conférences sur cet appareil.

Encore une fois merci pour ton encouragement, cela m'incite à mettre sur le forum l'histoire de Morane Saulnier (jusqu'à Daher) car j'ai le facicule sous la main, une centaine de pages que j'insérerai au fil du temps.

Je soulignais simplement qu'il y a souvent une différence entre les données techniques des appareils généralement publiées et celles relevées dans la pratique.

C'est particulièrement vrai pour les vitesses de croisière et les taux de montée. 

Avec le temps, l'état de surface des avions s'altère, les fiches de pesées successives indiquent une augmentation de la masse à vide, le moteur voit progressivement son taux de compression, donc sa puissance diminuer, etc.

D'ailleurs, même à bord d'avions neufs, j'ai rarement pu obtenir mieux que ce que les manuels de vol indiquaient, et la plupart du temps, plutôt moins, voire nettement moins.

Et puis, l'utilisateur moyen ne peut prétendre mener un avion d'une façon aussi fine qu'un pilote d'essai dont les campagnes d'essais ont conduit à l'élaboration du manuel de vol.

Quant aux valeurs généralement publiées dans la presse, elles sont souvent synthétiques. 
Il faut donc, à mon avis, considérer ces valeurs comme optimisées, pour ne pas dire optimistes.



Quelle merveille d'avoir pu vivre ces expériences sur la Marianne et le Trident.