Les avions Dufaux

Voici une petite synthèse des productions aéronautiques des talentueux frères Dufaux, franco-suisses, dont l’heure de gloire a sonné à l’occasion de la première traversée du lac Léman.


https://fr.wikipedia.org/wiki/Armand_Dufaux
https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Dufaux
http://www.pionnair-ge.com/spip1/spip.php?article34

Le 28 août 1910, Armand Dufaux aux commandes de son Dufaux 4 doté d’ailerons particuliers et équipé d’un Gnome de 50 Ch, réalisa l’exploit de traverser le Lac Léman dans le sens de la longueur. Décollant de Noville près de Villeneuve, il atterrit à la Gabiule proche de Collonges-Bellerive 56 minutes plus tard, avec un moteur à bout de souffle et les yeux brûlés par les projections d’huile de ricin du moteur, suite à la perte du parebrise en vol. Mais, ce faisant, il établit le nouveau record du monde de distance sur l’eau en empochant le prix de 5000F offert au premier aviateur réalisant cet exploit.

Cela représentait un parcours long et périlleux au-dessus d’un lac dont l’altitude se situait à quelques 350 mètres au-dessus du niveau de la mer et entouré de montagnes propices aux vents rabattants. C’était aussi le double du record de Blériot sur la Manche un an auparavant. Cet exploit devait apporter une publicité considérable pour la marque Dufaux.



En mai 1911, l'avion fut proposé à l'armée suisse, mais les frères Dufaux furent informés que l'avion n'était pas adapté à des fins militaires. En fin de compte, Ernest Failloubaz, détenteur du premier brevet de pilote suisse, se rendit acquéreur de la licence pour la fabrication des biplans Dufaux. Pourtant, seulement une quinzaine d’avions au total furent fabriqués, en tenant compte des productions initiales. Parmi les centaines de constructeurs qui ont laissé leur fortune et souvent leur vie dans l’aviation à cette époque, Failloubaz ne fit pas exception, ruiné en deux ans …

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Failloubaz#/media/Fichier:Ernest_Failloubaz_~1910.jpg

Fin 1911 Les frères Dufaux abandonnèrent définitivement l’aéronautique. Henri et Armand n’auront jamais passé leur brevet de pilote, mais ce vol avait été l’occasion pour Armand d’apprendre lors de l’arrivée, à virer à droite, lui qui ne savait virer que par la gauche !...

https://www.asst.ch/PIONNIERS/11.Dufaux.FR.html
http://www.ailesahs.com/wp/?page_id=1673
http://www.swissair00.ch/dufaux-armand-.html
http://www.pionnair-ge.com/spip1/spip.php?article219
http://fandavion.free.fr/dufaux4.htm

Un exemplaire de Dufaux 4 doté d’un moteur ENV type C, 8 cylindres en V de 65 Ch a survécu. D’autre part, une réplique dotée d’un Gnome 7N-DX Lambda, 7 cylindres rotatif de 50 Ch le plus proche possible de celui de la traversée, fut aussi construite, avec un budget affecté de 4,7 millions de Francs suisses ! Au total, environ 3000 collaborateurs, particuliers, enseignants, apprentis et étudiants de l’EPFL, des hautes écoles spécialisées et des écoles professionnelles francophones ont participé au projet. Le « vrai Dufaux » et le « fauX DufauX » sont maintenant exposés dans le hall aéronautique du Musée suisse des transports à Lucerne



Recensement/album photo des avions Dufaux (on notera parmi les liens, quelques erreurs de légendes concernant les types d’avion) :

https://www.hepta.aero/faux/1-ajour-2005.html

- Dufaux 1 Tiltrotor :

http://jnpassieux.fr/www/html/Dufaux_H.php

- Dufaux 2 :


http://www.pionnair-ge.com/spip1/spip.php?article172

- Dufaux 3. Cet appareil est cité aussi comme Dufaux 4 à moteur Anzani 3 cylindres en éventail, 25 Ch :



- Dufaux 3,5 :


- Dufaux 4 à moteur ENV:







- Dufaux 4 à moteur Gnome :






- Dufaux 4 à moteur Gnome hydravion :


www.pionnair-ge.com/spip1/spip.php?article63

- Dufaux 5, doté d'ailerons modernes :



http://www.pionnair-ge.com/spip1/spip.php?article76
http://www.pionnair-ge.com/spip1/spip.php?article75

- Production Failloubaz :


https://www.swissinfo.ch/fre/aviation-civile_ernest-failloubaz--le-destin-bris%C3%A9-du-premier-pilote-suisse/44095376

- Dufaux C1 :
http://www.pionnair-ge.com/spip1/spip.php?article36
http://www.pionnair-ge.com/spip1/spip.php?article35

- Le « vrai Dufaux » et le « fauX DufauX » du musée de Lucerne:



https://www.hepta.aero/faux/1-avion.html

Le 28 août 2010, l’astronaute Claude Nicollier devait répéter l'exploit d’Armand Dufaux et survoler le lac Léman en empruntant l'itinéraire du vol historique de 1910 à bord de la réplique « FauX DufauX ». Cependant, l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC) a jusqu'à présent refusé d'approuver l’appareil et a exigé que les pièces essentielles soient repensées.
La situation ayant peu de chance d’être débloquée, ce beau projet risque fort d’en rester là définitivement.

https://de.wikipedia.org/wiki/Claude_Nicollier
https://www.letemps.ch/sciences/fauxdufaux-cloue-sol

Jolie série d'images du moteur Gnome Lambda 7N-DX du « fauxdufaux » :



http://www.hepta.aero/faux/1-moteur.html

THEO a écrit:

Voici une petite synthèse des productions aéronautiques des talentueux frères Dufaux, franco-suisses, dont l’heure de gloire a sonné à l’occasion de la première traversée du lac Léman.
[…] - Le « vrai Dufaux » et le « fauX DufauX » du musée de Lucerne:
[…]

[…]

Très plaisante analyse !
Je me suis un instant demandée à quoi pouvait donc servir cette étrange crosse située à l'avant (et en dessous) de la carlingue.
Mais, tout bien réfléchi (eh oui, ça m'arrive parfois) je pense avoir trouvé : c'est un dispositif destiné à prévenir l'entrée en contact de l'hélice avec le sol, en cas de capotage ! Simple, mais génial !

Bonjour,

C'est tout à fait ça.

Quand on associé une cellule légère avec un moteur quelquefois assez lourd tournant relativement lentement, donc avec une hélice de belle envergure, et que pour couronner le tout, le train d'atterrissage n'est pas implanté suffisamment en avant, le risque de toucher de l'hélice peut vite devenir considérable.

Si on ajoute que le niveau de connaissances en pilotage à cette époque était succinct, proche de l'expérimentation à chaque vol, on comprend que les vaillants pilotes en aient eu vite marre de casser des hélices, voire de passer sur le dos.

Armand Dufaux en est un exemple, lui qui se permettait de traverser le lac Léman en ne sachant virer que par la droite... Alors quant à la technique de l'atterrissage qui fut de tout temps délicate ...

Ce système était très loin d'appartenir aux frères Dufaux, car on l'observe sur bon nombre d'autres de cette époque.

Encore de nos jours, des pilotes formés sur des avions à train tricycle, donc avec une roue à l'avant, redoutent de passer sur avion à train classique, donc avec roulette à l'arrière.

Pourtant, la méthode d'atterrissage est strictement la même, consistant, après un palier de décélération, à présenter l'appareil aux grands angles d'incidence, proche du décrochage, au ras du sol.

Alors, l'appareil touche des roues principales en même temps que de la roulette, ou bien dans le cas du tricycle, il touche des roues principales, et lorsque l'action sur la gouverne de profondeur ne suffit plus, la roue avant finit par toucher.

Enfin, même après ce moment particulier, on essaie au maximum de limiter la tendance éventuelle à "passer sur le nez" en agissant sur la gouverne de profondeur.

Évidemment, aujourd'hui, tout ça nous semble enfantin, mais il a fallu que des précurseurs courageux en fassent petit à petit la démonstration.