Les origines de cet appareil, produit à plus de 15.000 exemplaires, remontent au début des années 30, lorsque 2 réfugiés de l'empire russe émigrés aux états-unis décident de s'associer pour y construire des avions militaires rapides : Alexandre Prokofiev de Seversky et Alexandre Kartveli.
Jusqu'en 1945, leurs productions seront des appareils métalliques à moteurs en étoiles, avec des ailes de forme elliptiques. Ils auront en commun une grande solidité, mais des performances qui ne seront hélas pas toujours au rendez-vous.
Leur premier succès est le P-35, qui sera construit à une centaine d'exemplaires pour les USA, puis exporté vers l'Italie (qui en tirera le Reggiane 2000, qui sera re-vendu à la Hongrie en tant que Heja-II), la Suède et le Japon.
Mais, tandis que les Reggiane entrent en production, le bureau d'étude développe déjà le P-43 "Lancer", qui sera vendu aux USA, et à la Chine. Ces deux premiers modèles sont néanmoins considérés comme inférieurs à leurs contemporains.
La société, qui est entre-temps devenue Republic Aviation, décide d'innover pour son prochain chasseur, en adoptant à la fois le puissant moteur Pratt&Whitney R-2800 de 2.000 CV et un turbo-compresseur, qui sera inclus dans la queue de l'avion :
L'avantage du turbo-compresseur sur les autres appareils contemporains à compresseur classique est de fournir au moteur un flux d'air à pression constante, quelque soit l'altitude, et donc de garantir à l'avion de très hautes performances au-dessus de 8.000 mètres. Cette fois, les performances sont au rendez-vous puisque, malgré ses 4,5 tonnes à vide, l'avion monte à 12.000 mètres et y atteint presque 700 km/h.
Il possède aussi une bonne autonomie et, malgré son prix unitaire double de celui d'un P-40, est envoyé en Europe et en Méditérranée pour relayer les P-38 dans leur escorte des bombardiers stratégiques.
S'il s'avère moins maniable que les monomoteurs de chasse allemand, son avantage d'altitude, sa vitesse en piqué, son puissant armement et la solidité de sa cellule lui permettent d'assurer ces missions d'escorte. Néanmoins, dès que les P-51 à moteurs Merlin seront disponibles, ils le remplaceront dans cette tache.
Mais entre-temps, les pilotes ont trouvé un autre usage à leur monture : lorsque la poursuite des chasseurs leur fait perdre les "boxes" de bombardier ou que les combats les entrainent au ras du sol, ils tirent leurs restes de munitions sur des objectifs terrestre d'opportunité, et mènent ainsi des missions d'attaque au sol, où la puissance de leur armement de 8 mitrailleuses de 12,7mm fait merveille.
C'est dans ces missions que l'appareil trouve son second rôle, car l'avion est capable d'emporter plus d'une tonne de bombes (photo en en-tête), sa structure est solide, ses blindages efficaces et son moteur Pratt&Witney de 18 cylindres protège également le pilote : des P-47 sont rentrés à leurs bases avec 1, 2 et même 3 cylindres percés par des obus de Flak !
L'appareil de série évolue peu pendant la guerre ; en 1944 apparaît la version "bubble top", avec une verrière en goutte d'eau donnant une meilleure visibilité au pilote que l'ancienne aux multiples montants et au fuselage au dos anguleux, dit "razorback". Si de nombreuses variantes de moteurs sont testés, la seule modification majeure est introduite en 1945, avec les versions K, M & N qui ont une aile entièrement différente, à profil dit "laminiaire", mais ne verront pas le feu, du moins dans ce conflit.
Vous trouverez plus sur Wikipedia ; Mais je voudrais vous présenter 2 avions préservés :
- Le premier est celui de Sir Stephen Grey et "The Fighter Collection", venu ce week-end à Cerny/La Ferté-Alais :
- Le second est celui du Musée de l'Air, le P-47 D-30-RE 44-20371 "Buble Top", aux couleurs du GC 2/5 "La Fayette" :