Jean Maridor est né le 24 novembre 1920 au Havre. Son père était chauffeur routier et sa mère épicière. Pour financer ses études, il exerce la profession d'ouvrier coiffeur. Passionné d'aviation dès son plus jeune âge, il obtient le 1er degré de son brevet de pilote à 16 ans et le second degré à 18 ans. Il s'engage pour cinq ans, le 30 août 1939, dans l'Armée de l'Air, à Istres, après avoir obtenu le brevet supérieur, nécessaire pour l'entrée à l'Ecole. Caporal-chef pilote à l'Ecole de Chasse d'Etampes, il se replie, pendant la débâcle, avec l'Ecole à Saubrigues, dans les Landes. Refusant la défaite, il cherche un moyen de s'évader de France et, le 24 juin 1940, parvient à s'embarquer à Saint-Jean-de-Luz, sur un bâtiment, l'Arrandora Star, en se mêlant aux troupes polonaises évacuées vers l'Angleterre.
Arrivé en Grande-Bretagne le 27 juin, engagé dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL) avec le grade de caporal-chef, il suit les cours de pilotage de l'Operationnal Training Unit 61 (OTU 61). Promu sergent en octobre 1940, il est affecté en août 1941 au Squadron 615. Son unité étant particulièrement chargée de la surveillance des côtes et dans les incursions rapides en territoire occupé, il se spécialise dans l'attaque des bateaux de la Flak allemande et dans les attaques de chars. Le 1er octobre 1941, il incendie un bateau-flak allemand ; le 31 octobre, son avion est gravement touché mais il parvient à le ramener à la base.
Recevant sa première citation en novembre 1941, il est nommé sous-lieutenant le 15 décembre. En février 1942, Jean Maridor passe au Squadron 91 et reçoit en mars une deuxième citation et une troisième en mai après avoir réussi une nouvelle fois à rentrer avec un appareil très gravement touché. Fin mai il est blessé au bras dans un combat engagé par méprise avec un avion canadien et doit se soigner pendant plusieurs semaines. En septembre, il est promu lieutenant. Et reçoit sa quatrième citation deux mois plus tard et la DFC.
Affecté au Groupe de Chasse Alsace, (Squadron 341) en janvier 1943, puis de nouveau au Squadron 91 en mars, il s'illustre le 25 mai 1943, alors que 12 Focke Wulf amorcent une descente pour larguer leurs bombes sur la ville de Folkestone. Maridor, à la tête de six Spitfire, plonge, à travers le barrage de DCA britannique, au milieu des chasseurs ennemis ; il en descend deux sur les sept que les Allemands perdront alors qu'aucun Spitfire n'aura été touché. Fait Compagnon de la Libération par le général de Gaulle, Jean Maridor reçoit ses galons de capitaine en juin 1943.
A partir de juin 1944, les bombes volantes allemandes (V1) deviennent la cible privilégiée des chasseurs d'Angleterre et particulièrement de Jean Maridor qui en inscrit 10 à son tableau de chasse. Il totalise alors 776 heures de vol dont 380 de vol de guerre, 10 victoires aériennes et la destruction de 25 bateaux et de plus de 100 chars.
Le 3 août 1944, au cours d'une de ces dangereuses sorties aériennes, le capitaine Jean Maridor aperçoit au-dessus de la banlieue de Londres un V1 qui se dirige droit sur un hôpital. N'ayant pu l'abattre en vol, il s'approche à moins de 50 mètres du V1 qu'il détruit à coups de canon. Mais l'explosion de la bombe détruit en vol l'appareil de Maridor qui se sacrifie volontairement en détruisant sa onzième bombe volante.
D'abord inhumé aux environ de Londres, le corps de Jean Maridor est ramené en France en décembre 1948 pour être inhumé au cimetière Sainte-Marie du Havre.