Gabriel PALLIER

Dans le bulletin du SH de Gouvieux consacré à l'aérodrome de Chantilly-les aigles écrit par Frédéric Gondron, je note l'incident suivant survenu à mon gd-père, lors du retour de son groupe GC I/1 de sa campagne de tir à Marignane le 22 février 1939:
"Contrairement à l'attente de tous, le Groupe reçoit comme destination nouvelle le terrain de Beauvais-Tillé Le terrain de Beauvais est particulièrement boueux; tous les avions s'y enlisent et restent épars sur la piste. Le commandant Pallier fait une arrivée remarquée: son avion se plante droit dans la boue, comme un pylone !"

J'ai lu que ce problème était relativement fréquent à l'époque avec ce type d'appareil, la preuve:



(http://www.airwar.ru/image/idop/fww2/mb155/mb155-2.jpg)

et au sujet du capotage aérien, cela me remet en mémoire parmi les dessins inoubliables de Marcel Jeanjean: "le capotage du capitaine" et "le capotage du caporal":

http://gilles.mignard.free.fr/Jeanjean/cocardes05.php

pat95-45 a écrit:

et au sujet du capotage aérien, cela me remet en mémoire parmi les dessins inoubliables de Marcel Jeanjean: "le capotage du capitaine" et "le capotage du caporal":

http://gilles.mignard.free.fr/Jeanjean/cocardes05.php

Ce dessin qui peut paraitre anodin vaudra à Marcel Jeanjean des rancunes tenaces de la part de certains officiers.
A ce sujet lire des ronds dans l'air
Amicalement. Eric

Merci Eric de cette précision, mais la hache de guerre semble enterrée puisque la bibliothèque de l'armée de l'air du SHD:

http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/03rechercher/bibliographies/pagesbiblio/air_1ereguerre.htm

propose l'ouvrage:
"FB1232 JEANJEAN Marcel Des ronds dans l'air : souvenirs illustrés Aurillac Imprimerie moderne 1967 182 p. "

et une biographie et une liste des ouvrages écrits ou co-écrits par Marcel Jeanjean sur: http://pagesperso-orange.fr/pertuze/Marcel_Jeanjean2.html

Le GC I/1 faisait partie de la DAT (Défense aérienne du territoire) et dépendait du Groupement de chasse nr21 dirigé par le général Armand Pinsard et de la ZOAN puis, à partir du 12 mai 40 du Groupement de chasse nr23 dirigé par le général Romatet. Du fait de son appartenance à la DAT, il ne lui était confié que des missions défensives qui reléguaient ces groupes au second plan, par rapport à ceux proches de nos frontières, dotés eux en 1940, de chasseurs plus performants (Curtiss H75(P36) ou Dewoitine D 520).

1er groupe de chasse de l'armée de l'air a être équipé du Bloch-SNCASO MB-152, ceci lui a valu "d'essuyer les plâtres", alors que la situation exigeait des intercepteurs fiables.
Cet appareil, sous-motorisé, compliqué à produire en série et doté une vitesse maximale inférieure au Me 109, a été commandé parce qu'il fallait rééquiper de toute urgence les groupes de chasse, d'appareils plus modernes que le Dewoitine 510 (en attendant l'arrivée massive prévue, de Dewoitine D.520 et d'Arsenal VG33). Appareil de transition(1), il a pu tirer honorablement son épingle du jeu(2) bien qu'il ait obtenu le ratio: victoires/pertes le plus bas des chasseurs français en ligne.
Il disposait de quelques qualités et de d'avantage de défauts.

Au nombre des qualités, l'on pouvait noter:
- un blindage efficace et une grande résistance aux impacts;
- une bonne visibilité extérieure;
- une manoeuvrabilité correcte à basse altitude (malgré une certaine inertie des commandes de vol), mais mauvaise en altitude;
- sa bonne stabilité, comme plate-forme de tir;
- ses remarquables capacités à encaisser les coups de l'adversaire;
- l'adresse et l'entrainement du personnel chargé de sa mise en oeuvre.

Dommage qu'il ait été doté:
- d'un moteur insuffisamment puissant et d'une autonomie de vol réduite;
- d'une surface frontale importante qui limitait les possibilités en piqués;
- d'une radio de bord inefficace(rupture d'antenne de réception);
- de 2 canons et 2 mitrailleuses, mais ceux-ci s'enrayaient rapidement, notamment à partir de 6 000m du fait du ge(3)l;
- de fréquentes chutes de pression d'huile;
- de fréquents blocages d'hélice à un pas quelconque;;
- de ruptures de la patte d'attache de l'arbre de transmission du démarreur;
- de grosses difficultés de mise en route par temps froid (nécessitera la mise en place de véhicules d'aide au démarrage)
- la lenteur en ravitaillement de pièces détachées (qui pèsera sur le parc d'appareils disponibles).

Au niveau de la doctrine d'emploi des forces aériennes, il semble que:
- le "saupoudrage" d'appareils pratiqué par les français se soit révélé moins efficace, que la stratégie de la Luftwaffe consistant à utiliser des formations massives d'appareils aux missions complémentaires.
- le dispositif d'alerte par guet à vue (le radar n'était pas encore opérationnel) s'est rapidement avéré inefficace, pour des raisons de délais et de saturation.
Tandis que la guéguerre que se jouaient l'armée de terre et la jeune armée de l'air, pour l'emploi des aéronefs n'a rien arrangé.

Partagé-vous la même opinion, ou avez-vous un jugement différent sur ce sujet ?



(1) le GC I/1 percevra ses D 520 en juin 1942
(2) 23 victoires sûres et 7 probables pour 16 pertes (http://pagesperso-orange.fr/frenchaces/m+gc.html)
(3) les canons étaient logés dans les ailes mais sans dispositif de réchauffement



Un Bloch MB-152 du GC II/1 à Chantilly/les aigles en mai 1940 (SHD)

Son moulin n'était pas fiable. pour la maniabilité j'ai un doute. Je dois relire mon livre.

D'autres pilotes de MB 152 ont eu la même mésaventure que mon gd-père (mise en pylone de l'avion sur terrain boueux) que je citai dans mon mèl du 30 août.


(Le fana de l'aviation - décembre 1997)

voir page n°361 du livre "Le Bloch MB.152" par Serge Joanne : ( http://www.master194.com/livres/lela/mb152.htm ).

Je contacterais bientôt Fred Henoff car il est rentré de vacance.
Mais je ne pourrais pas lui en prler clairement car il devait venir pour le 21 Septembre mais il ne pourra pas.

Sainte Barbe a écrit:

Bonsoir

L'origine de l'insigne date de 1917, Escadrille BR 127.

"Le premier insigne de l'escadrille 127 caricaturait directement le Breguet 14, sous la forme d'un éléphant ailé jaune dont la trompe figurait l'échappement de l'appareil, le tout sur un rectangle bleu."


Source: Les escadrilles de l'aéronautique militaire Française 1912-1920 / S.HA.A
Amicalement. Eric

Voir ce fil : http://www.aerostories.org/~aeroforums/forumhist/aff.php?nummsg=18528

merci à Marc de ce fil de discussion que j'espère fructueux. Il faut savoir, que suis entré en relation avec son auteur Lucien Morareau (historien de l'aéronautique) depuis quelques mois.
Il réunit actuellement des informations sur l'aéronautique coloniale d'indochine, durant l'entre-deux guerres. Or selon M.Morareau, le SHD ne disposerait d'aucune des archives habituelles, sur ces 3 escadrilles. Ces documents auraient disparus (détruits par les japonais ou lors de l'invasion de l'Indochine par eux ?).
M. Morareau m'a donc demandé de lui fournir les carnets de vol et photos d'escadrille que j'aurai pu moi, ou un membre de ma famille, obtenir auprès de mon grand-père. Malheureusement, je ne peux accéder directement à sa demande, car je ne fait pas partie à ma connaissance, des héritiers concernés par la vente par héritage, de la maison de mon grand-père où se trouveraient ces documents (sous scellés ?). J'ai écris aujourd'hui à un de mes cousin concerné, afin de pouvoir obtenir de lui l'accés à ces documents, j'attends sa réponse que j'espère favorable.

Lucien Morareau a mis en ligne, ces derniers jours sur l'Aéro-Forum Histoire, plusieurs insignes d'unités
d'extrême-orient fort peu connues ...

Je me demande vraiment de qui il les tiens ???

En passant, avec ces insignes, il y avait peut-être des photos ...

Je rappelle que le site Aviation-Ancienne.fr, et ses galeries, sont justement en plein refonte !!!

Lucien Morareau est un fervent adepte du contact avec les particuliers, et recueille grâce à cela de nombreux documents. En revanche, il se méfie beaucoup des sources officielles, bien moins fiables selon lui. C'est du moins ce qu'il m'a dit le mois dernier...

Pas étonnant donc qu'il ait sollicité Pat 95-40 !

C'est en tous cas bien à Lucien Morareau que je dois les 2 photos de la 4ème escadrille coloniale d'Indochine parues le 28 août sur ce fil de discussion.

En ce qui concerne l'absence aujourd'hui de documents relatifs aux unités de cette époque, http://www.aerostories.org/~aeroforums/forumhist/aff.php?nummsg=18921(*), un exemple de destruction de ceux-ci est par exemple donné dans: "La gendarmerie d'Indochine, de l'ère des amiraux au coup de force japonais" du général Louis BEAUDONNET, dans la Revue historique des armées (numéro spécial gendarmerie),1998 sur le site du SHD: http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/04histoire/articles/gendarmerie/histoire/bodo/bodo4.htm, réalisé dans la région du Bassac: "L'armement, encore en état, est détruit ou immergé pour que rien ne reste entre les mains de l'ennemi. Les archives sont brûlées ou lacérées avec la même rigueur, afin de soustraire, autant que faire se peut, aux représailles futures les tirailleurs et les gardes libérés sur place."
Et les représailles exercées sur les combattants locaux par les japonais:
"A TONG, les Japonais massacrent à la baïonnette et au sabre le personnel des services" (http://www.net4war.com/e-revue/dossiers/2gm/indochine-sgm/indochine-sgm-04.htm), explique la destruction des armes et archives.
Au sujet de l'école militaire de TONG:
http://lythosav.edres74.ac-grenoble.fr/cnrd2004/cadets/qqchifr.htm
http://www.anai-asso.org/NET/document/le_temps_de_la_guerre/le_temps_de_la_guerre_19401955/2_guerre_indochine/la_legion_etrangere_en_extremeorient_19391945/index.htm
http://philippe.millour.free.fr/Indochine/cadre_Hanoi_le_09_03_1945.htm
et l'éventualité qu'une partie du personnel ait gagné l'Inde ou la Birmanie: http://www.air-defense.net/Forum_AD/index.php?topic=8798.0 ?

(*) contenu de ce message:
"Chez les familles des anciens... de Lucien Morareau (08/10/2008 11:16:31)
en réponse à Quand on cherche, on trouve... de Lucien Morareau (07/10/2008 19:09:09)
... je rappelle que TOUTES les archives antérieures à 1945 de l'AA en l'Indochine, ont été détruites lors de l'attaque japonaise de mars 1945. Et comme la plus belle fille au monde ne peut donner, etc. "[url]

Ci-dessous une vue générale de l'aérodrome de TONG (Tonkin) en 1936 (*):



(*) document aimablement fourni par L. Morareau

Superbe !!!

Oui, sur cette remarquable vue d'ensemble, l'on distingue très bien l'enceinte de protection de la zone "vie" contigüe à la pelouse d'envol du terrain. Je me demande si la seconde zone de bâtiment à l'écart à gauche ne représente pas les locaux de l'école militaire de TONG (ou bien ceux situés dans l'arrière-plan de la zone principale), que j'ai évoquée précédemment.
J'ai été agréablement surpris du modernisme apparent des installations, qui n'avait semble-t-il rien a envier aux installations équivalentes de la métropole.
Quel dommage d'avoir définitivement perdu d'aussi belles réalisations et dans un pays aussi attachant !

Bonsoir,

Mon nom ayant été cité à plusieurs reprises dans ce forum, je me devais d'intervenir pour clarifier certaines choses.

J'ai dit et je répète que le SHD/Air ne possède pratiquement rien sur l'AA en Indochine avant 1945 (et même 46 d'ailleurs). Pour essayer malgré cela d'en savoir un peu plus, j'ai décidé d'appliquer la même méthode qui m'a si bien réussi pour l'Aéronautique navale ; c'est à dire la recherche systématique des familles d'anciens PN (à cause des carnets de vol...).

Et c'est bien là où était le hic ! Car, contrairement à la Marine dont la quasi totalité des rôles d'équipage existent toujours et sont consultables dans les archives de ports, il n'y a strictement rien de semblable pour l'AA en Indochine.

Pour reconstituer tant bien que mal la liste de tous les PN qui se sont succédés en EO entre 1917 et 1945, j'ai consulté de nombreux documents tels que : Journaux officiels de 1917 à 1940, annuaires des officiers et sous-officiers de l'AM puis de l'AA, tableaux d'avancement, etc... Ce très long travail m'a permis de constituer une liste d'environ 600 noms de pilotes, observateurs, mitrailleurs et radio navigants, officiers et sous-officiers ayant, à un moment ou à un autre de leur carrière, été affectés en Indochine.

Et après me direz-vous ? Et bien je me suis tout simplement lancé à leur recherche... C'est à dire que pour chacun d'entre-eux, j'ai demandé des extraits d'actes de naissance, de mariage et de décès et la même chose pour les épouses... avec un moyenne de 5 actes par individu, le calcul est facile à faire, c'est environ 3 000 actes que j'ai demandé.

Ce travail de fourmi m'a permis de retrouver et prendre contact avec plus de 300 familles auprès desquelles j'ai pu emprunter pour les reproduire, plusieurs dizaines de carnets de vol, plusieurs centaines de photographies sans compter quelques autres bricoles comme des insignes et des fanions.

Quand on cherche, on trouve...

Merci Lucien de votre opiniâtreté, appréciée croyez-le bien, des familles concernées. J'espère pouvoir "vous renvoyer l'ascenseur", dès que la possibilité m'en sera donné.
Cordialement.

Patrick Pallier

Les insignes de l'aéronautique d'indochine (SHD):

Merci Marc pour ce nouveau cliché de Tong. L'ouvrage cité en référence (*) semble être un ouvrage important sur l'aviation d'indochine au même titre qu'un autre ouvrage paru en 1931 consacré également à ce sujet "Histoire de l'aéronautique militaire maritime coloniale et marchande" Dumesnil(ministre de l'air), librairie: l'Epigraphe. malheureusement ce dernier ouvrage est un ouvrage de collection d'un coût trop onéreux pour moi (mini 150 €).

Question: connaissez-vous des bibliothèques en région parisienne où ce type d'ouvrage peut être consulté ? (ne serais-ce que pour savoir si il est intéressant d'en faire ensuite l'acquisition).


(*) L'escadrille du Calao, du général Barthélémy - Editions France-Empire, 1976

Il a l'air très intéressant ;

Je viens de l'avoir et ne l'ai pas encore commencé ...

Si je peux me permettre, pour les Franciliens la bibliothèque la mieux pourvue me semble évidente : la BNF. Je suppose que celle du MAE doit être également très intéressante (centre de documentation). sans oublier, bien sûr, le SHD département Air...

merci bien de ta réponse, ce sont en effet les 3 sites que j'ai retenus avec une petite préférence pour pour le SHD que je viens de découvrir (le MAE nécessiterait des prises de RDV préalables).