en 1941, réalisant qu'elle ne disposait dans son inventaire d'aucun avion assez puissant pour remorquer ses plus gros planeurs, la Luftwaffe avait demandé à Ernst Heinkel de lui en construire un sine die,... et ce en soudant deux Heinkel 111 bimoteurs l'un à côté de l'autre et autour d'un cinquième moteur central (Saviez-vous que... - 528)
Trois ans plus tard, cette même Luftwaffe réclama semblable traitement pour le bimoteur de chasse Dornier 335, alors sur le point d'entrer en service. Très original par sa conception, avec un moteur tractif et un moteur propulsif placés l'un derrière l'autre à chaque extrémité du fuselage, le Dornier 335 offrait des performances impressionnantes, qui dépassaient celles de tous les chasseurs à moteur à pistons de l'époque, et égalaient même celle du Messerschmitt 262 à réaction.
Puisque le Dornier 335 était si performant, accoupler deux fuselages de Dornier l'un à côté de l'autre permettrait - du moins en théorie - de réaliser un quadrimoteur d'observation à très long rayon d'action, surpassant aisément tout ce qui existait jusque-là et qui, en incorporant un maximum de pièces déjà existantes, pourrait rapidement être mis en production, et à moindre coût.
Compte tenu de son expérience dans le domaine des jumelages d'avions, la réalisation fut tout naturellement confiée à Heinkel avant que ce dernier, trop occupé de son côté, ne la refile finalement à Junkers, lequel en profita pour la renommer Junkers 635.
Comme la réalisation du Dornier 335 original avait elle-même subi d'importants retards en raison d'une multitude de difficultés techniques, problèmes de fabrication et autres ordres et contre-ordres ministériels (Saviez-vous que... - 525), l'avion ne put être livré qu'à onze exemplaires avant la fin du conflit, ce qui fit tout de même... onze de plus que le malheureux Junkers 635, dont la production fut arrêtée en février 1945, avant-même le vol du premier prototype...
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