21-mai-40 (Victoires : 16 sûres et 6 probables, Pertes : 24)
Début de la débâcle.
GC I/1 (Marignane – MB 152) : A l’aube, une patrouille double légère effectue une mission de protection sur le secteur Pont-Ste Maxence – Creil – Chantilly.
A 5h45, une autre patrouille double légère décolle pour assurer la relève, et les deux patrouilles en l’air accrohent 15 Bf 110 qui arrivent sur le secteur :
-le Lt Schmidt, abattu par un Bf 110, s’écrase avec son appareil sérieusement endommagé dans les environs de Chantilly. Il est grièvement blessé aux jambes.
-les avions de Garde, Starké et Dubost seront touchés
-Legentil, son appareil égualement touché, coupe son moteur en se posant au terrain, mais le train d’aterrisage refusant de sortir du fait des canalisations coupées par une balle, l’appareil s’écrase au sol. Si le pilote est indemme, l’appareil est irréparable.
Un nouveau décollage sur alerte est effectué par les S/C Teillet et Leprovost, qui enguagent 5 Bf 109 dans un combat que nous relate le S/C Teillet : «
Au-dessus des nuages, nous rencontrons 5 Bf 109. J’enguage le combat avec 3 Bf 109 et le S/C Leprovost, avec 2 qui lui échappent dans les nuages. Attaqué par un Bf 110, je suis obligé de rompre le combat et je déguage dans les nuages.
Je reviens au-dessus du plafond et je rencontre un Bf 109 et j’enguage le combat avec lui. L’ennemi fuit dans les nuages. Je le poursuis jusqu’à Senlis sans résultat. Nous nous regroupons et nous apperçevons des éclatements de DCA qui a tiré sur un Do 17 sur Chantilly. Le Do 17 se met en rase-mottes et dans la brume matinale et le soleil, il nous échappe vers Ermenonville. »
A 9h, quelques appareils font partie de l’escorte, composée de 9 Bloch, qui doit escorter 2 Amiot 354 du GB I/21 transportant le général Weygand : «
A 9h exactement, l’Amiot décolle, accompagné des 8 Bloch de la 3ème escadrille du 2ème groupe de la 1ère escadre d’aviation légère de chasse.
Le ciel est déguagé. Pas un nuage. Je préfèrerais qu’il y ait un bon plafond de 1500m.
L’Amiot est stable, son allure est régulière. Badin à 350, altitude 800m. Le pilote connaît son métier, il nous facilite le travail. Tout se passe bien, c’est presque du tourisme ! (…)
Nous survolons le terrain de Beauvais. Quelques Morane 406 sont aux abords de la piste, sans doute ceux du GC III/3. Le Bloch du sgt Largeau, mon équipier, bat des ailes…Il avu quelque chose. J’apperçois une formation comprenant 3 Dornier encadrés d’une douzaine de Messerschmitt 109, très au-dessus de nous. Ils se dirigent vers le sud. (…) Personne ne bouge. La formation ennemie disparaît derrière nous. Peut-être ne nous ont-ils pas vus, ou bien ils ont autre chose à faire que de nous attaquer. (…) Voila Poix, et son fameux viaduc en arc de cercle. (…) Nous arrivons sur la vallée de la Somme (…) Abeville. Là tout change. (…) On se bat autour du champ d’aviation. (…) L’Amiot semble secoué et tout autour de nous se forment de petits nuages noirs tandis qu’un feu d’artifice selble nous escorter. C’est la DCA. L’Amiot accèlère, on met la gomme pour ne pas le quitter…Bon sang, qu’il est rapide, cet Amiot ! Nous sortons de la zone dangeureuse, notre protégé ralentit. (…) L’Amiot a mis le cap à l’Est. (…) Voila Doullens. Nous passons au sud d’Arras. RAS. (…) Enfin Cambrai. Là, c’est de nouveau la bataille. (…) Toute notre formation met le cap à l’ouest, direction Norrent-Fontes. Encore un peu de DCA, puis plus rien. Nous arrivons à notre première destination à 10h30. (…)
Pendant que mes pilotes tournent en rond pour s’assurer que quelques Stukas ne rodent dans les environs, je passe en rase-mottes sur le terrain pour m’assurer de son état. Je rejoins mes équipiers et je fais signe à Largeau de se poser. (…) Tout le monde atterit. »
Sur le terrain, il n’y a personne au lieu de celles prévues pour acceuillir le général, qui part en camionette, alors que les Allemands s’approchent. A 11h45, une voiture ramenant le général est apperçue. Après que l’officier du GC I/1 ait prévenu le général, le groupe redécolle. « Voici la mer. Boulogne est à ma gauche. Des quantités de ballons captifs et de saucisses forment un barrage aérien qui protège le port : ce sont les Anglais. Calais est en face de moi et St-Inglevert dans ma ligne de mire. L’Amiot fait plusieurs tours de terrain. Il semble hésiter à se poser, il ammorce sa descente et atterit. (…) Rien n’est en vue. Je mets l’hélice au petit pas, je sort le train d’aterissage et j’atterit. »
A 18h20, une patrouille triple décolle pour couvrir le secteur, en coopération avec une triple du GC III/1 et une double du GC III/7. A peine décollé, la patrouille apperçoit une centaine de bombardiers et chasseurs. Le Cne Coutaud, en bonne position à 6000m, attaque un peloton de 6 bombardiers, mais il est trompé par ce qu’il croit êtreapperçoit des traînées de condensation, qui se révèlent être des Bf 109, qui attaquent instantanément le Bloch qui rompt le combat
-Le S/C Morel, à l’avion fortement touché et lui commotioné, doit se poser mais il est trop long et il percute les arbres en bordure du terrain de Chantilly, il est blessé aux mains
-Les Cne Maréchal et Coutaud doivent atterir, à court de munitions
Le reste effectue la mission sans incident.
GC II/1 (Buc – MB 152) : 9 appareils (6 du II/1 et ? du II/9) sont chargés d’escorter l’amiot 354 du général Weygand qui se rend dans les Flandres afin de rencontrer ses homologues belge et britannique. Pour le II/1, il s’agit des Cne Veniel, Sgt Largeau, Sgt Guitard, A/C Croq, Lt Pascal et Sgt Courteville. Ils décollent à 9h. A Norrent-Fontes, le Lnt Pascal se pose sur le ventre, indemme. A 11h45, tout le monde redécolle pour St Inglevert. A 19h00, au retour du général, un des Bloch (celui du Cne Veniel) refuse de décoller, il est donc abandonné.
Les pilotes restés à Buc effectuent dès l’aube des décollages sur alerte. Une patrouille menée par le cptne Delfino arrive à accrocher une formation de Bf 110 ; le Lt Chesnais pense avoir endommagé l’un d’eux.
A 11h00, le Lt Escoffier effectue une mission de couverture de la gare de Creil, en coopération avec une patrouille du II/9. Il obtient une victoire en coopération contre un Do 17, mais touché au moteur, il doit se poser à Chantilly.
Peu après, une patrouille mixte composée de 3 pilotes du II/1 (A/C Richardin, Sgt Roquerben Lt Trzebinski) et de 2 autres du II/9 effectue une mission de couverture de Chantilly. Elle apperçoit vers 1500m un He 111 : le mitrailleur arrière a sauté en parachute tandis que l’avion pique du nez. Il est achevé par les pilotes des deux groupes, moteur droit en feu, et le sgt Roquerbe lui donne le coup de grâce.
En début d’après-midi, une patrouille simple (Adj Becquet, S/L Belland et Sgt Monfort) abat un Do 215 près de Roye.Voi également GC II/9 et GCN I/13.
GC III/1 (Norrent-Fontes – MS. 406) : De 6 à 7h, 2 patrouilles triples du III/1 et 1 du II/2 effectuent une mission de destruction générale sur le secteur Moreuil-Montdifier-Breteuil. Lors du retour, une patrouille est surprise par 9 Bf 109 au-dessus de Creil
-Les allemands descendent en flammes le sgt-chef Paulhan, il est tué
-Le S/L du Boucher, ayant eu un obus dans l’empennage, atterit dans la campagne.
Un autre combat en fin de soirée enlève au groupe 4 autres appareils, qui sont remplacés par 6 autres le 22 mai.
GC I/2 (Damblain – MS. 406) :A 13h40, deux patrouilles doubles décollent pour une mission de destruction sur Stonne (SE des Ardennes), mais à part la Flak, RAS.
Pendant ce temps, 5 appareils (sur les 6 prévus) effectuent une autre mission de destruction sur Vassincourt Ste Menehould (Marne). RAS.
Le groupe a donc effectué 2 missions en 27 sorties.
GC II/2 (Chissey – MS. 406) : Le groupe effectue une mission de destruction générale, en coopération avec le GC III/1. 3 appareils sont mis à mal par les 9 Bf 109 au-dessus de Creil. L’adj Fust est blessé lors d’une attaque contre un bombardier.
GC III/2 (Beaumont – MS. 406) :André Lansoy se souvient :
«
Plus de 80 bombardiers protégés par des Messerchmitt pillonent les environs de Paris. Avec Boutier et Roy, on décolle sur alerte. Il y a du monde là-haut !
Première attaque sans succès sur un 109, puis attaque de front sur un 110…Il tire bien le salaud ! Ca ne passe pas loin ! Son moteur fume, le mien aussi. Je coupe et me pose sur le ventre à Estrées St-Denis dans la Somme. Je ne rentrerai à Beauvais qu’à 4h du matin. ».
GC I/3 (Meaux-Ebsly – D. 520): Une première mission de couverture est effectuée, de 05h30 à 07h15, dans le secteur de Villers-Cotterêts et Château-Thierry : RAS.
A 08h45, une seconde patrouille décolle pour une seconde mission, dans le secteur de Nesles-Chaulnes-Péronne. Un Bf 110 est vite aperçu sur secteur, puis un deuxième.Après le début du combat, 2 Bf 109, trouble-fête, se joignent à la curée. Les chasseurs sont perdus de vue, puis l’un des Bf 109 est à nouveau aperçu puis abattu par le S/Lt de Salaberry.
A 16h30, les pilotes redécollent pour une seconde mission dans le secteur de Cambrai ; au cours de laquelle 8 appareils sont surpris par des Bf 109 :
-le S/Lt Parisse, touché, doit atterrir mais il décédera de ses blessures car les habitants, partis dans l’Exode, ne peuvent le secourir. Son appareil est inutilisable
Vers Péronne, de nouveaux Do 17 sont aperçus.
-Le sgt Caussat doit se poser sur le ventre, touché par la flak puis il est fait prisonnier. Il réussira à s’évader et à rejoindre le groupe.
GC II/3 (Bouillancy – D. 520 et MS. 406) : De 05h30 à 07h15, une première mission de couverture est effectuée dans le secteur de Villers-Cotterêts et Château-Thierry, en participation avec le GC I/3. Des He 111 sont repérés, puis attaqués. Vaclav Curkr se souvient :
«
Tout le groupe – 24 appareils – est « là haut ». Près de Péronne, nous avons rencontré environ 35 Ju 87. Ils bombardent en piqué des objectifs terrestres. Nous les attaquons.
Du premier coup, j’en descends un et m’apprête à attaquer un second.
Je vois un Hs 126 qui veut se cacher dans un petit nuage. « Tu ne m’échappera pas, mon petit. ». Après la 3ème attaque, je vois qu’il commence à glisser, impuissant. A ce moment-là, mon ami Karel lui donne le coup de grâce. Il flambe. Il nous a donné bien du mal, le salaud. Je vais le partager avec Karel. C’est le canon monté sur le D. 520 qui m’a aidé dans mon travail (…)
Au retour de ce combat, nous aterissons où nous pouvons, que ce soit sur notre propre aérodrome ou sur un autre. Pour ma part, j’aterris à 5km environ de notre base. A court d’essence, le moteur s’est arrêté. Sans réfléchir, je sors mon train d’aterissage, les volets et à ce moment, j’entends deux harges de mitrailleuses dans ma direction, provenant du sol. « Quels idiots, me dis-je ». Après un aterissage assez acrobatique, je sors de l’appareil et je lève les bras. Malgér cela, un farnc-tireur tire encore sur moi. Je m’allonge sur le sol, j’entends un second coup. J’en ai marre et je sors toute ma provision d’injures françaises. Ce sont des soldats français qui s’approchent. Ils m’arrêtent, m’interrogent, et puis me remettent solenellement à mon escadrille. Pourquoi ont-ils tirés sur moi ? Jarda Gleich a fait un aterissage forcé sur le champ voisin et les soldats m’ont pris pour l’Allemand qui l’avait descendu. ». Il rejoindra le groupe ensuite.
Raymond Clausse relate surtout son combat en l'air, de son côté: «
Le 20 ou 21 mai, nous partons à 15 avions (9 plus 6) en protection autour de Péronne, Ham au profit de nos bombardiers
En cours de route, nous passons à 9 sur sur un Hs 126 que nous laissons fumant dans un champ de Luzerne.
Arrivant sur zone à l’heure prescrite, nous y rencontrons, non point des bombardiers mais une nuée de Stukas encore sans protection. C’était du gâteau. Nos chargeurs vides, nous quittons les lieux sans avoir vu nos bombardiers, mais en laissant, s’ils venaient, 12 balises de stukas en feu. Tout le monde en avait un : Gleich, Cukr, Pavlu. Quant au Hs 126, il est resté en dotation collective. »
La défense des bombardiers :
-touche sévèrement l’avion du Cptne Clausse (qui parvient à rejoindre son terrain)
-touche le radiateur du Cptne Dussault, qui doit se pose dans la nature.
Vers midi, de nouveaux He 111/Do 17 sont repérés, et la bataille provoque une nouvelle victoire, contre 2 appareils touchés ;
-l’adj-chef Dessaulx, blessé
-l’adj-chef Bouton, blessés
Le S/L d’Harcourt, isolé lors de son retour au terrain, rencontre 2 Potez de l’ECN IV/13 qu’il prend pour des Bf 110 et engage donc ; il est abattu par l’un des deux Potez, il périra dans son appareil. Gleich, Cukr et Pavlu ont donc chacun abattu un Ju 87, outre le Hs 126.
Dans la journée, le groupe a effectué pas moins de 24 sorties, et a obtenu 7 victoires, dont 5 sûres : 2 Bf 110, 2 Do 17, 1 He 111 (sûrs), plus un Do 17 et un He 111 (probables).
GC II/4 (Orconte – Curtiss H-75) : Une patrouille triple effectue une mission de protection dans le secteur Rethel-Novion-Porcien. Mais les appareils ne font aucune rencontre et rentrent au terrain.
GC I/5 ( ? – Curtiss H-75) : Une patrouille simple effectue une mission de destruction. Le cptne Malaval, alors qu’il poursuivait un « mouchard », est abattu par 3 Bf 109.
Lors d’un transfert, le sgt Preux doit atterir dans les lignes ennemies, il est capturé.
GC II/5 ( ? – Curtiss H-75) :11 appareils décollent à 8h30 pour une mission au nord de Verdun. Ils apperçoivent un Hs 126, protégé par 4 Bf 109. Le Hs 126 est abattu par 3 pilotes, puis l’escorte rapplique : les autres pilotes français font face. L’un d’eux est revendiqué par l’adj-chef Dugoujon ( ?homologué ou pas), un autre qui émet de la fumée est égualement par le sgt-chef Legrand (non homologué). Mais plusieurs curtiss ont été endommagés, dont celui du Lnt Ruchoux qui a dû se poser sur le ventre à Toul.
GC I/6 ( ? – MS. 406) : 9 appareils effectuent une mission de couverture aux coups sur Cambrai, en coopération avec le I/4. Vers 15h30, ils abattent un Do 17 mais les 3 Bf 109 de protection réagissent : ils coiffent les appareils du I/6.
-Ils abattent en flammes l’avion du ctne Silvestre-de-Sacy, il périra
-3 autres chasseurs aux croix noires prennent à partie le cdt Tricaud, qui est égualement descendu en flammes ; il se parachute et se pose indemme alors que son avion s’écrase. Il rejoindra le groupe plus tard
-Enfin, les appareils du S/L Rephenne et de l’adj-chef Senet sont criblés de balles.
GC II/6 (Châteauroux – MB. 152) :André Deniau raconte :
«
A Châteauroux, grande déception : il n’y avait pas d’avions disponibles ! Les Bloch 152 que nous devions toucher étaient encore en construction ! Certains étaient presque achevés, mais, malgré la bonne volonté des ouvriers, les alertes incessantes retardaient le travail.
Au début, nous n’avions qu’un seul Bloch pour tous. On passait à l’entraîenement les uns après les autres ; mais heureusement, chaque jour nous touchions un autre appareil. Nous n’étions pas le seul groupe à avoir besoin d’avions et – c’est à peine croyable – il n’y avait pas en réserve ! En principe, nous devions avoir 36 appareils : 16 par escadrille, plus 4 pour l’Etat-major. Nous en étions loin… ».
GC III/6 (Coulomniers – MS. 406) : Vers 16h, 9 appareils en patrouille haute et 9 autres en patrouille basse effectuent une mission de couverture sur le secteur Cambrai-le-Catelet-Fins, en coopération avec 9 D. 520 du I/3. De 16h30 à 17h, ils se frottent à une formation de 6 Bf 109 et 3 110. La couche de nuages empêche les D. 520 du I/3 de se rendre compte de ce qui se passe. Au cours de ces combats :
-le sgt de Gervilliers est abattu et tué
-le S/L SalaÜn, grièvement blessé, saute en parachute ; il se pose dans les lignes ennemies où il est fait prisonnier
-le S/L Cavaroz, grièvement blessé à la jambe par un éclat d’obus de la Flak, se pose à Plessis-Belleville ; il sera hospitalisé
-le ctne Silerzycki voit son appareil gravement touché par 2 Bf 110 ; il s’écrase train rentré, son appareil est inutilisable mais il est indemme.
GC III/7 (Orly – MS. 406) : De 18 à 19h, tous les appareils disponibles – au nombre de 15 – sont envoyés en mission de couverture sur la région de Montdidier-Compiègne (9 appareils en patrouille haute, 6 autres en patrouille basse). Arrivés sur les lieux, ils apperçoivent une cinquantaine de bimoteurs protégés par autant de chasseurs entre 1500 et 3000m et les enguagent vers 18h20 : «
Le grand cirque commença aussitôt et la disproportion des forces obligea les pilotes à ne compter que sur eux-mêmes.
-Le cptne Lacombe, sans doute blessé dans son avion désemparé, sauta, mais « sonné » pendant l’action, il n’ouvrit pas son parachute et s’écrasa à quelques kms d’Estrées St-Denis.
-Le Lnt tchèque Dyma ; abattu dès le début de l’action, fut retrouvé près de Creil, à Clinqueux.
-Le S/L Martin parvint à ramener à Orly son avion littéralement haché par les projectiles, bon pour la réforme [il est blessé, avec de nombreux éclats d’obus à la jambe].
-Le Lnt Pilâtre-Jacquin avandonna son avion, qui chutait en vrille, et se foula les chevilles en arrivant au sol.
-Quant au sgt Berthet, il atterit en campagne [près de Senlis] avec une fracture ouverte de la jambe et quelques blessures superficielles [Son appareil est détruit. Cependant, le sgt touche l’un de ses agresseurs qui commet l’erreur de le dépasser : le 109 fumant tombe alors
-Enfin, le S/L Rupier s’échappe en vol rasant, appareil sérieusement touché ; il parvient à regagner Evreux].8 appareils regagnèrent Orly sans dommage, avec la maigre compensation de 2 victoires ».
L’autre patrouille endommage fortement un Do 17, mais le S/L Pilâtre-Jacquin est « poivré » par un Bf 109, et doit se parachuter.
GC II/8 (Villacoublay – MB. 152) : 9 appareils effectuent une mission de couverture sur le secteur Arras-Cambrai. Ils enguagent le combat contre de nombreux Bf 109 :
-2 Messerschmitt sont revendiqués près de Péronne.
-Le sgt-chef Petitjean succombe sous le nombre ; mis en flammes, il est grièvement brûlé et blessé à bout de force, il se parachute avant de perdre conaissance.
GC II/9 (Buc – MB 152) : 9 appareils des GC I/1 et II/9 sont chargés d’escorter l’amiot 354 du GB I/21 du général Weygand qui se rend dans les Flandres afin de rencontrer ses homologues belge et britannique.
A 11h00, le S/C Train, l’adj Rebière, le S/L Faisandier et le Sgt Lepage effectuent effectue une mission de couverture de la gare de Creil, en coopération avec le Lt Escoffier du II/1. Ils obtiennent une victoire en coopération avec lui contre un Do 17.
Peu après, une patrouille mixte composée de 3 pilotes du II/1 et de 2 autres du II/9 (S/L Faisandier et Sgt Bayle) effectue une mission de couverture de Chantilly. Elle apperçoit vers 1500m un He 111 : le mitrailleur arrière a sauté en parachute tandis que l’avion pique du nez. Il est achevé par les pilotes des deux groupes, moteur droit en feu, et le sgt Roquerbe lui donne le coup de grâce.
Voir égualement GC II/1.
GC III/10 ( ? – MB. 152) : Le S/L Guay attaque à de nombreuses reprises une colonne d’engins blindés dans la région de la Seine. Touché par la Flak son avion en feu, il saute en parachute mais la toile se pend dans les arbres, et il meurt perdant son sang et étranglé par les suspentes.
ECN IV/13 (Meaux-Villeroy – Potez 631) : Dans la matinée, un appareil poursuit un Do 17, en compagnie de 2 MB 151 (du GC II/9 et du GC II/1) ; ils abattent l’appareil.
En milieu d’après-midi, le groupe combat des Bf 110, combat où il revendique 4 victoires. Dans la confusion, des Dewoitine du GC II/3 aperçoivent les appareils et les engagent, les touchent avant de s’apercevoir de leur méprise. Le S/L d’Harcourt, qui rentrait seul à son terrain, recommença plus tard la même méprise et attaque l’un des potez par 4 fois. Martin, le pilote, donna l’ordre à son mitrailleur d’ouvrir le feu ; le S/L d’Harcourt n’aura pas le temps de sauter.
ECMJ I/16 (Meaux – Potez 631) :Une mission de couverture du terrain est effectuée.
GB I/21 (Avignon-Châteaublanc et La Ferté-Gaucher – Amiot 354 et MB 210) : 2 appareils effectuent une mission spéciale : ils doivent transporter le général Weygand, à partir du Bourget, jusqu’à Norrent-Fontes, pour qu’il soit conduit auprès du général Gort, chef du corps expéditionnaire brittanique. Le Cdt Henri Lafitte nous relate comment il a vécu sa mission de « chauffeur » du général : «
Le général en chef arrive (…). C’est la première fois que je me trouve en sa présence : un regard qui me jauge, me transperce, une impression inoubliable. Il se déguage une telle autorité de sa personne que je me sens capable de faire pour lui l’impossible. Il est accompagné de 2 officiers de son etat-major : un colonel et un capitaine. Il s’entretient quelques instants avec le cdt de la patrouille de protection [nda : le GC I/1 ou le GC II/9] et nous nous dirigeons vers les amiot. Il me dit son étonnement de trouver une telle pagaille, une telle négligence à tous les échelons sur la base : il espère qu’il n’en est pas de même dans les formations en opérations. Il me pose quelques questions sur l’Amiot, l’équipage : je m’excuse de la place inconfortable que nous sommes obligés de lui réserver dans l’avion. (…) Il sera assis par terre, dans le couloir d’accès au poste de pilotage, recevant des coups de palonnier dans le dos lorsque je suis obligé de manœuvrer sèchement.
Il me répond qu’il s’en accomodera puisque c’est l’avion qui lui a été réservé. (…) J’évite de lui dire que l’avion n’est pas armé, que le canon braqué vers l’arrière est en bois, que nous n’avons aucune liaison radio avec les chasseurs.
Il ordonne à son colonel de monter dans l’avion [l’Amiot] du S/L Lafargue. Le capitaine montera dans le nôtre. Pendant que le sgt-chef Lamazère lui ajuste un parachute, l’adj-chef Chaise et moi nous regardons sur la carte l’itinéraire que nous devons emprunter. Nous en discutons quelques minutes et il donne l’ordre de décoller. (…)
En cours de route, pendant la 1ère partie du trajet, le général me dit son inquiètude de ce qu’il a pu constater dès son arrivée en France (il est arrivé la veille de Syrie), et son espoir d’être arrivé à temps. Il n’a encore rien vu : Norrent-Fontes et St-Inglevert vont lui faire boire le calice jusqu’à la lie. Il est mal placé pour voir ce qui se passe au sol. Je le renseigne de temps en temps, de même que le capitaine de son Etat-major, qui, lui, est placé à l’avant de l’avion avec le navigateur. S’il ne peut pas voir les colonnes blindées qui foncent vers le sud, il aperçoit par contre les éclatements de DCA et les balles tracantes. Lorsque je veux les lui faire remarquer, il me dit : « Il faut bien qu’elles passent quelque part. ». Je veux ici dire son calme apparent qui se déguageait de sa personne, du sang-froid dont il a fait preuve (…) au cours des manœuvres brutales qu’il m’a fallu exécuter (…) en virage lorsque j’ai voulu exercer un double cercle de méprise (qui voulait dire à la DCA : « Nous sommes amis ») et que je me suis aperçu que les innombrables blindés qui s’acharnaient sur nous portaient tous sur le toit le panneau jaune à croix gammée…piqué pronincé et brutal lorsque j’ai cru que la chasse adverse nous attaquerait et que je ne voulais pas me faire prendre en-dessous. (…)
Atterissage à Norrent-Fontes : les chasseurs tournent en rond au-dessus, nous nous dirigeons vers ce qui reste du hangar, éronnés de n’apercevoir personne. (…) Nous descendons de l’avion et le gardien du terrain, sorti de je ne sais où, nous dit : « J’ai 20 000 litres d’essence. Que dois-je en faire ? »
Le général répond à eu près : « Faites-en ce que vous voulez. Je ne suis pas venu ici pour m’occuper de 20 000 litres d’essence. Avez-vous reçu des instructions concernant ma venue ? »
Le pauvre bougre tombe des nues et ne sait pas où se mettre ». Finalement, le général utilisera une voiture. Peu de temps après, il revient et donne l’ordre de décoller immédiatement pour Calais-St Inglevert : « Il est castrophé par ce qu’il a vu. C’est une cohue indescriptible. (…) Voyage sans histoire jusqu’à Saint-Inglevert. Terrain bombardé, rebombardé, hangars détruits, carcasses d’avions dissiminées sur le terrain ». Le général demande à son équipage de l’attendre jusqu’à 19h, et s’il n’est pas revenu, de regagner leur formation.
« Les heures sont aussi longues quà Norrent-Fontes (…) 19h : le général n’est pas là (…) ». Finalement, il est décidé que les amiot resteront attendre le général, tandis que l’escorte rejoindra sa base. Puis, après avoir attendu la nuit, l’amiot décolle à l’aube vers le sud. « J’affole tout ce qui circule sur les routes et se dirige vers la baie de la Somme, que les gens essaient de franchir à marée basse : les Allemands installés le long de ce fleuve en interdisent l’accès à tous les ponts. A retardement, leur DCA se déchaîne. Ils ne s’attendaient pas à voir un avion ennemi dans leur dos, et comme le plafond est réduit à 0, je rentre dans les nuages en P.S.V. Je vais grimper au-dessus, j’ai assez d’essence pour descendre jusqu’à la Loire et beaucoup plus loin. (…) Il fait froid, pas d’inhalateur, je redescends vers 1000 et continue en P.S.V. La DCA nous tire dessus, pas trop mal, les lueurs dans les nuages et les éclatements proches nous le prouvent. (…)
Spirale glissée jusqu’au sol, aterissage à 80 à peine au badin, cheval de bois en bout de terrain pour éviter la clôture. ». L’équipage finit par redécoller : « Petit à petit, le plafond monte. Cap sur Buc pour y déposer mon pilote de chasse, train sorti selon la consigne, pour signaler qu’on est ami. Je pense que cette consigne n’a pas été signalée à notre DCA, car, pendant toute la traversée de la zone de défense de Paris, cette dernière ne nous laisse pas de répit. Quelques trous de plus dans notre Amiot, cela ne le gêne pas.
A Buc, on m’apprend que le restant de la patrouille est bien rentré (…) Cap sur mon terrain. »
Dans la nuit, le groupe effectue 10 sorties de bombardement sur Landrecies-Guise (avec les MB 210), et deux de reconaissance sur les axes Hirson-Namur et Mézières-Givet (avec les deux seuls Amiot disponibles.
GB II/21 (Avignon-Châteaublanc et La Ferté-Gaucher – Amiot 354 et MB 210) : Le groupe effectue dans la nuit, avec les MB 210, une dizaine de sorties de bombardement sur Landrecies-Guise et les axes Hirson-Namur et Mézières-Givet. Les deux seuls amiot disponibles effectuent la reconaissance armée de la Belgique, de Namur à Maastricht.
GB I/34 (Nangis – Amiot 143) : La nuit, le groupe bombarde le secteur de Landrecies-Guise-Bohain. Un appareil, touché de plein fouet par la flak, s’abat près de St Quentin, tuant le pilote (Sgt Hoffman) et le mitrailleur (Sgt Minondo), tandis que le radio (adj Saulou), le chef de bord (cptne Véron) et le radio-mitrailleur (sgt-chef Carré) se parachutent et sont faits prisonniers.
GB II/34 (Nangis – Amiot 143) : 4 appareils bombardent les abords d’Origny-St Benoîte. Un autre effectue une reconaissance armée dans le secteur Chimay-St Quentin-Arras.
GB I/38 (Troyes-Barberey – Amiot 143) : 2 appareils effectuent, la nuit, 2 sorties contre le pont de Ribemont-sur-Oise. 3 autres appareils effectuent une reconaissance sur La Chapelle, Mézières et Hirson.
GB II/38 (Chaumont-Semoutiers – Amiot 143) : 7 appareils attaquent les voies ferrées et les routes partant de St Quentin.
GBA II/35 (? – Potez 633) :Déplacement sur Châteauroux.
GBA I/51 (Etampes – Br. 693) : Le groupe effectue 6 sorties dans la journée dans la région Amiens-Picquigny-Abbeville-le Tréport-Auma-le Airaines. Un avion est abattu par la flak et se crashe, blessant le mitrailleur.
GBA II/51 (Etampes – Potez 633) : Le groupe effectue 4 sorties dans la journée dans la région Arras-Péronne-Roye-Bapaume-Cambrai-Amiens. Un avion se crashe au décollage, tuant son équipage. 5 appareils sont envoyés ; la flak en abat un, son équipage (Ctne Nicot pilote et Adj Izern mitrailleur, indemmes) est fait prisonnier.
GBA I/54 (Briare – Br. 693) : Le groupe effectue 3 sorties dans la journée dans la région Dieppe-Le Tréport. Au décollage à 18h, un des appareils s’écrase sur le village de Brétigny ; les bombes éclatent, pulvérisant l’avion et son équipage (S/L Rostand, pilote et Sgt-chef Frin mitrailleur).
GAR II/55 ( ? – Potez 63.11) : Un appareil effectue une mission de reconaissance d’éléments blindés en vol rasant, dans le secteur Lille-Cambrai-Arras-St Omer. A 6h30, il est abattu par la flak et s’écrase en flammes, carbonisant son équipage (Lnt Germain observateur et Sg-chef Dubois pilote)
GAO 501 (Mantes – Potez 63.11 et Mureaux) :H. Moguez nous raconte :
«
Le Grpt Déprez a un programme très chargé. Il s’agit de rechercher – en principe toutes les 1h30, la situation des blindés ennemis, dont on sait que les gros ont atteint Saint-Quentin la veille, et dont les avant-gardes ont passé la Somme à Amiens. (…) Le cdt Déprez confie 3 missions au GAO 501.
La première décolle à l’aube : équipage Lnt Lebrun, Lnt Duriez, caporal-chef Goy. Vers 8h, le Lnt Lebrun téléphone de Dieppe, où son avion – atteint par 3 obus de DCA, au sud-est d’Abbeville – a pu atterir, train sorti, malgré de très graves avaries (empennage horizontal, atterisseur, plan gauche). L’avion est perdu, l’équipage indemme. L’observateur a repéré des éléments motorisés très légers par groupes de 2 ou 3 voitures, tous les 4 ou 5 km, entre Picquigny et Abbeville. En rentrant à Mantes, il adresse à l’Etat-major un compte-rendu plus détaillé précisant qu’il a été tiré près d’Ailly-le-Haut-Clocher, puis qu’il à rencontré à Pont-Rémy 12 chars légers allemands qui ont tiré sur l’avion et démoli l’empennage horizontal.
La deuxième mission est déclenchée à 10h. Elle est effectyée par le Lnt Alexandre, le S/L Demay, arrivé de Dunkerque une heure auparavant, et par le Sgt Levaillant. L’équipage, volant en rase-mottes, repère un char isolé à Airaines, une colonne de 30 blindés entre Picquigny et Molliens-Vidamen des chars légers près de Loeilly, enfin de l’infanterie en camions à Ferrières. En survolant la partie sud-ouest d’Amiens, vers Pont-de-Metz, l’avion est violament pris à partie par des tirs de canons automatiques. [Le pilote rentre à Mantes sur le moteur droit, le moteur gauche, touché, s’étant arrêté].
Une 3ème reconaissance a lieu dans la soirée. Elle est confiée au Lnt Lefebvre qui observe des chars camouflés dans les fourrés entre Ailly-sur-Somme et Crouy, ainsi que des troupes ennemies au bivouac, en bonnet de police et sans armes, dans la région Wargnies-Flesselles. L’équipage est violament tiré en survolant la vallée de la Somme. Un obus explose dans le plan gauche ; des balles atteignent le fuselage, la dérive droite et le plan droit. ». L’appareil réussit cependant à rentrer.
GAO 518 ( ? – Potez 63.11) : Un appareil effectue une mission photographique dans la région de Thenne-Le Thille, et dans la région de la Margut. Il est abattu en flammes par 5 Bf 109, et s’écrase dans les lignes françaises. Le Lnt Frantz (observateur), est blessé comme le Sgt-chef Delpech (pilote). Le mitrailleur, le Sgt-chef Rigal, mourra de ses blessures (balle dans la tête) la soirée à l’hôpital.
AB 1 (Dunkerque-Mardyck – Vought 156) : L’escadrille perd un appareil accidentellement ; il ne lui en reste donc que 4.
«
Curieuse impression : aucun fait précis, écrit Charles Henri de Levis-Mirepoix.
J’ai la sensation que ce soir, je serais pris, mort ou aillieurs. Je ne suis pas le seul. (…) »
Vers 14h30, le terrain est l’objet d’une attaque allemande, que nous rapporte le ctne de vaisseau Charles Henri de Levis-Mirepoix : «
J’arrive au terrain à 13h45 (…). A 14h30, je monte dans le petit tracteur d’aérodrome, avec Moulinoux et deux mécaniciens, pour aller essayer de dépanner un Bloch 152 abandonné par la GC II/8, à l’autre bout du terrain, en face du P.C.
Nous avions fait les ¾ du chemin que « clac, clac, clac, clac » derrière nous. Je n’avais jamais entendu des bombes tomber aussi près, je n’ai pas pensé tout de suite que c’était ça.
Nous nous retournons, un écran de pomiers et de fumée nous sépare du PC et de nos avions, le tracteur a reçu quelques éclats. Nous le laissons et gagnons une tranchée, les bombardiers étaient 5 ou 6, à 2000m d’altitude environ.
Ils firent une deuxième salve de 6 bombes qui tomba au milieu du terrain. Après, je laisse les mécaniciens réparer le véhicule et, avec Mounier, nous parvenons à dépanner le Bloch 152 abandonné. Je mets en route et reviens avec l’avion vers les baraques du P.C. Tout le monde est planqué dans des abris, sauf Jozan qui est debout à côté d’un trou de bombe et qui me fait signe de me cacher.
Je coupe le moteur, saute à terre et me planque. On entend le sifflement des bombes, très puissant, c’est la 3ème ou la 4ème salve.
Juste après, nous recevons l’ordre de Dunkerque d’évacuer d’urgence tous les avions sur Cherbourg. Il est 15h30 environ.
A ce moment, arrive une nuée d’avions, type Junkers 88, à basse altitude. Je saute dans un trou de mitrailleuse avec deux matelots, prêts à tirer. Les avions s’approcgent : cocarde française, ce sont les Loire 40 de l’AB2 et de l’AB4 venant de Berck. Il s’en est fallu d’un cheveu que nous les recevions avec une grêle de balles. ».
Repli sur Cherbourg.
AB 2 et AB 4 (Berck – LN-401/411) : Francis Laîné, de l’AB4, relate les évènements de la journée :
«
A 8h, la patrouille d’alerte (un appareil de l’AB4 piloté par l’enseigne de vaisseau de Rodellec du Porzic et 2 appareils de l’AB2) effectuait une reconaissance aux abords de Berck. Elle était acceuillie à Hesdin, à une vingtaine de km de notre base, par des éclatements de Flak lourde. La position de l’ennemi était précisée. Mais l’appareil de l’AB4, chemise d’eau percée, était sérieusement endommagé. Ce n’était pas vraiment le moment. (…)
A midi, la section mixte d’alerte (lnt de vaisseau Lainé de l’AB4 et second maître Moulinier de l’AB2) décollait pour essayer d’accrocher 2 He 111 passés en vue du terrain. Impossible de rattraper ces bimoteurs. En outre, la section se disloquait en se dérobant à l’attaque de 2 chasseurs anglais [Hurricane].
-Pour ma part, je poursuivais à basse altitude ma reconaissance des environs du terrain et étais mitraillé avec efficacité par 3 chars allemands, très difficiles à attaquer sur une route encombrée de réfugiés. Je devais rentrer à Berck, perdant mon essence abondamment. (…)
-De son côté, le second maître Moulinier apercevait un Do 215 et réussissait à l’attaquer, incendiant un des moteurs. Il était lui-même descendu par la mitrailleuse arrière du Dornier, et ne devait rejoindre Berck qu’à pied, au soir. ». L’appareil allemand semble pourtant abattu.
Le groupe veut dès lors intervenir l’état-major de l’amiral nord, car conaissant la position de la base, la Werchmart peut débarquer à tout moment. Laîné continue : «
Nomy essaya vainement de joindre par fil l’état-major. Il décida alors, vers 14h, d’envoyer les 2 escadrilles AB2 et AB4, prendre à Calais-Marck les ordres que leur transmettait le cptne de corvette Jozan, cdt la flotille de chasse, qu’il espérait encore relié à Dunkerque.
Le terrain de Dunkerque venait de subir une attaque de bombardiers allemands. Nos camarades, qui nous prirent, à nos ailes en « W » et nos trains d’aterissage sortis, pour des Stuka venant les achever, faillirent nous recevoir à coup de mitrailleuses. Mais Dieu était avec nous. Ils ne tirèrent pas et, en zigzaguant un peu, tous les Loire-Nieuport purent éviter les trous de bombes parsemant le terrain. »
Repli de l’AB 2 sur Merdyck, et de l’AB 4 sur Cherbourg. L’AB 2 attaque une colonne motorisée près de Samer. Un LN 401 de l’AB 2 et un LN 411 de l’AB 4 doivent se poser sur le ventre en campagne.
F1C ( ? – Potez 631) :Jean Graignic se souvient : «
Le 21 mai, nous apprenons que Boulogne est évacuée et qu’une grande confusion y règne.
Peu après midi, les bombardiers allemands à haute altitude nous surprennent complètement et criblent le terrain de trous. Une fois de plus, nous avons eu de la chance : pas un blessé, pas un avion touché.
A peine les allemands ont-ils disparu que nous voyons d’autres appareils sur lesquels nous avons bien failli tirer : c’étaient les survivants des bombardiers en piqué de l’aéronautique navale, basés à Berck. Ils venaient se réfugier chez nous parce que leur terrain était attaqué par les chars allemands.
Ils ne peuvent pas rester, car nous recevons l’ordre de nous replier immédiatement sur Cherbourg. Les appareils partent en emportant chacun un mécanicien. Malheureusement, ils ne peuvent faire plus et nous laissons derrière nous plusieurs officiers, dont notre ingénieur Mourra et près de 300 hommes qui sont faits prisonniers.
A Cherbourg, avec l’aide de la base, nos quelques mécaniciens, faute de pièces de rechange, « canibalisent » les plus mauvais appareils pour mettre finalement 6 Potez 631 en état de combattre. Nous avons aussi 3 Bloch 151 reçus quelques jours plus tôt.
Avec cet équipement disparate, nous reprenons les patrouilles : protection des contre-torpilleurs français, tirant sur les chars ennemis continuant leur avance, patrouille à l’aube et au crépuscule et surtout reconaissance pour informer le commandement de la situation devenue de plus en plus confuse. ».
T2 (Boulogne – Latécoère 298) :Repli sur Cherbourg. Au cours du trajet, deux reconaissances sont effectuées sur Valéry-sur-Somme et Le Tréport.
T3 (Cherbourg – Latécoère 298) : 2 appareils sont envoyés en mission de reconaissance sur Etaples, RAS. Une mission de reconnaissance est effectuée sur Dieppe (entre autres). L’appareil qui l’effectue, piloté par le LV Lamiot, est touché par la DCA française qui, réagissant à un bombardement de la ville par des He 111, tire sur tout ce qui bouge. Lamiot tente d’attaquer l’un des He 111, mais il est vite semé.
Repli sur Cherbourg.
10E (Oran-la-Senia – Farman 222) : La nuit, un des appareils bombarde Livourne en Italie.