Aviation Ancienne
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 15 mai 1940

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fanavman
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fanavman


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15 mai 1940 Empty
MessageSujet: 15 mai 1940   15 mai 1940 EmptyMer 11 Jan 2012 - 12:26

15-mai-40 (Victoires : 9 sûres et 25 probables, Pertes : 31)

En France :

GC I/1 (Chantilly-les-Aigles – MB 152) :
Dans la matinée, la 1ère escadrille (9 avions - stationnée à Couvron) assure la couverture du secteur Marienbourg-Philippeville-Florennes-Fosse, pendant 45min. A 10h05, un Do 17 est apperçu à 2000m ; il tente de s’enfuir au ras du sol. La patrouille le rejoint, et l’attaque soleil dans le dos ; le bombardier tente de reprendre de l’altitude, mais le Cne Coutaud le tire et l’en empêche. L’allemand tente alors de s’enfuir en rase-mottes ; l’escadrille entière le rejoint et après 5 minutes de combat, son moteur droit prend feu, il s’écrase dans un bois au nord-est de Chimay.
La mission suivante est une mission de protection de bombardement, mais elle est abrégée suite à une panne survenue au chaf de patrouille, le Cne Coutaud.
A 18h30, une patrouille triple (9 avions) effectue une mission d’escorte de 3 LeO 451 du GB II/12 et 5 du GB II/31 sur Monthermée. La flak ne gène pas tellement la mission, et la chasse ennemie n’intervient pas. Sur le chemin du retour, le Cne Coutaud, les S/C Train et Coader, les Sgt Fiala et Teillet et le Cal Pipa abattent un Do 215 (ou 17) en coopération (la victoire reste probable, car l’escorte devait continuer sa mission).
A Chantilly, la 2ème escadrille effectue 3 décollages sur alerte, sans résultats

GC II/1 (Buc – MB 152) :
6 appareils, partis à 14h30 et escortant des Blenheim près de Monthermé (mission de 15h à 15h15), sont attaqués par des Bf 109 à 15h17. Le Lt Brun nous raconte ce combat : «A 17h17, je vois piquer devant moi le n°1 (cptne Véniel) ; il attaquait l’ennemi pour déguager les bombardiers protégés.
A peine enguagé par la suite, je fus tiré. Une rafale de balles atteignit mon appareil. La majorité des projectiles ont endommagés le fuselage et l’hâbitacle (pare-brise, instruments de bord). Une grosse fuite d’huile m’inonde, mais le moteur ne marqua aucune défaillance. Une balle étant déviée m’a frappé au pied gauche, en m’occasionant qu’une meutrissure.
Je me suis déguagé en vrille et j’ai pris la direction du soleil qui était à l’ouest. J’étais aveuglé par l’huile qui augmentait de température, mais je pus atterir normallement à 3 Km de Fraillicourt en bordure de la route de Rethel à Rozoy-sur-Serre
»
-le Cne Véniel en abat en effet un, mais son avion est fortement endommagé, il parvient à rejoindre le groupe
-le Cne Coiral, les Lt Matras et Maurin parviendront eux aussi à rejoindre le groupe
-l’adj Munier s’écrase avec son appareil en Belgique (tué)
-l’adj-chef Autier il s’écrase avec son appareil à Thiérache, Belgique (tué)
-le Lnt Brun est descendu à 3 Km de Fraillicourt (Ardennes), il est indemme.

GC I/2 (Damblain – MS. 406) :
De 5 à 6h, 3 avions effectuent une couverture du terrain. RAS.
A 16h00, 2 patrouilles triples décollent pour une mission de destruction, dans les secteurs Sarre-Union, sud de Briche et forêt de Remilly. De fait de problèmes mécaniques (notament parmi les polonais), il ne reste que 13 pilotes sur 18 à effectuer la mission, car :
-Brzezinski a son train qui ne rentre pas
-Beda, au décollage, met une roue dans un fossé
-Weber a des problèmes d’hélice
-le Lt Prosanval a une panne électrique.
Les pilotes en l’air ne peuvent localiser les 7 bombardiers ennemis, pourtants signalés par la DCA.
A l’aterissage, l’adj Dardaine, épuisé, s’assoupit pendant sa prise de terrain, se pose long et percute un tas de munitions. Son avion est bon pour la réforme, tandis que lui a des commotions, et des échymoses : il a droit à 8 jours de repos.

GC II/2 (Laon-Chambry – MS. 406) :
Peu après 17h00, le S/L Milhert et l’A/C Bricart sont envoyés en reconaissance de blindés sur Montcornet. Ils les attaquent, mais reviennent tous les deux touchés par des tirs ennemis.

GC III/2 ( ? – MS. 406) :
A 7h20 ; 2 patrouilles doubles décollent pour une mission de destruction dans le secteur de Liège. A 7h55, arrivé sur secteur, le dispositif apperçoit deux pelotons de He 111 vers Namur. Mais lorsqu’elle se prépare à les attaquer, 9 Bf 109E leur tombent dessus :
-L’adj Voyer est abattu dans les lignes, il est indemme mais son appareil est détruit.
-Le Lt Leblanc, le S/C Elmlinger et le Sgt Zinnicker réussissent à coincer puis abattre un des Bf 109 près de Namur
Pendant ce temps, la patrouille double légère croise un autre peloton de He 111, protégé par 3 Bf 110 ; ils sont enguagés :
-L’adj Prenez, en attaque un, mais voit son avion sévèrement touché par le mitrailleur ; il doit se poser en campagne, son avion est détruit et lui est légèrement blessé.
-Le sgt d’Achon, son appareil touché et lui blessé par un des Bf 110, doit se poser

GC I/3 (Wez-Thuisy – D. 520) :
Dès l’aube, 12 appareils décollent pour une mission de protection sur zone, où ils surprennent des Do 17 ; dont un est abattu considéré comme probable, mais un chasseur français doit atterrir (S/Lt Parisse). Quelques minutes après, la patrouille de l’adjudant-chef Bourbon se frotte à d’autres Dornier, l’un d’eux oblige un D. 520 à se poser (S/Lt Boutarrel), mais deux bimoteurs sont abattus. 2 autres D. 520 doivent se diriger contre une formation de Do 17 et Bf 110 : les dewoitine abattent rapidement un bombardier, mais les défenseurs le vengent en obligeant son vainqueur à se poser.
Vers 8H30, deux autres victoires sont remportées (un dornier et un Bf 110).
A 13h, 3 patrouilles doivent escorter un potez 63 en mission de reconnaissance entre Givet et Saumur. Ils rencontrent vers 13h40 une meute de Bf 109 : 2 appareils aux croix noires sont abattus plus un probable, mais le sgt Barberis et le S/Lt Madon doivent se poser en catastrophe, touchés ; les appareils sont abandonnés car le groupe doit se replier le lendemain. La première escadrille, pendant ce temps, est surprise par les mêmes Bf 109, qui abattent les 3 dewoitine.
Le groupe obtient donc 6 victoires confirmées dans le secteur Flize-Sedan, pour 6 appareils perdus, deux pilotes tués (Sgt Rigalleau et sgt-chef Bellelin) et un gravement blessé (adj Combette).

GC III/3 (Maubeuge-Elesmes – MS. 406) :
Le Sgt Gouzi nous raconte son récit de la première mission de couverture sur Namur, à laquelle il a participé : « Nous avions décollé au petit jour, vers 4h30 peut-être, pour une mission de couverture, c’est-à-dire une protection générale du secteur Nord-Ouest de Namur. Il y avait :
-en position supérieure la patrouille simple de l’A/C Leblanc avec ses deux équipiers habituels : le S/L Bévillard et moi-même
-en position inférieure, en-dessous de nous, une patrouille simple du II/6.
Notre patrouille slalomait vers 5000m. La radio, comme d’habitude, ne fonctionnait pas.
Un battement d’ailes de Leblanc fait rappeler ses équipiers qui le serrent au plus près pour comprendre ses gestes. Il nous montre face à nous, un point noir qui pour moi est bien une silhouette d’avion, mais lequel ? Ami ou ennemi ? Là est le gros problème, mais Leblanc l’a déjà identifié. C’est un Do 17 qui vole à peu près à la même altitude que nous et se dirige, en gros, d’Est en Ouest, en direction de Bruxelles.
Au lieu de foncer directement vers le Nord, Leblanc, très adroitement, nous fait prendre de l’altitude vers l’Est de façon à nous placer entre le soleil et le Dornier. Là est le premier temps de la tactique, et nous montons peut-être jusqu’à 6000m. Le temps est beau, pas un nuage, et nous ne perdons pas de vue le Do 17 qui semble lui aussi prendre de l’altitude, mais moins rapidement que nous. Il ne nous a pas probablement pas vus. Parfaitement positionnés par une meilleure altitude et un soleil derrière nous, Leblanc fait signe que c’est le moment.
J’avais 22 ans, la fibre patriotique dans le sang, le sens du devoir et un calme imperturbable, aucune appréhension. Leblanc fond sur sa proie, plonge en descente pour prendre le maximum de vitesse, redresse et attaque le Do à l’horizontale dans l’angle mort de la dérive verticale droite. Le Do ne bronche pas. Bévillard attaque à l’identique. Le Dornier continue sa route et mon tour arrive. J’avais continué à monter, armé les deux mitrailleuses et le canon. Pleine gomme, je pique pour me placer aussi bien que mes camarades mais je me retrouve placé trop dans l’axe et non protégé par sa dérive. Et me voici entouré de balles traçantes dont je croise les trajectoires. Là, le dornier n’est plus surpris. Je ne perçois aucun impact sur mon Morane et, comme à l’entrainement, je me dis « plus près, plus près, encore plus près ».
Là est le 3ème point de la réussite. Je vois nettement le mitrailleur, dans la tourelle supérieure, qui me tire dessus. Je m’approche encore et, plein moteur, tire de mes 3 armes. L’oeur âcre de la poudre envahit mon cockpit. Je tire encore, encore plus près et voit le tir cesser et le mitrailleur s’affaler dans la cuve. Je dégage en voyant le dornier se cabrer, le pilote peut-être touché. Leblanc et Bévillard avaient repris de l’altitude, et nous faisons, chacun notre tour, une 2ème passe, cette fois-ci nettement au-dessus, en visant la croix aile-fuselage.
Le Dornier se met à fumée et part en abattée à droite puis en piqué, et nous 3 en piqué à la verticale derrière lui. Nous descendons à grande vitesse, les commandes durcies ; les oreilles sourdes. Pourvu qu’il ne se redresse pas au ras du sol. Méthode connue, mais 3 hommes s’éjectent du Dornier en perdition, et 3 parachutes s’ouvrent, que nous manquons d’accrocher de justesse. Aussitôt, au sol, un immense brasier. Le bombardier a explosé et prit feu. (…) Le Dornier est tombé non loin d’une croisée de routes et d’une sorte d’hippodrome au Sud-ouest de la forêt de Soignies.
Mais le temps passe. Nous reprenons de l’altitude. Bévillard et moi-même ne quitterons pas notre chef de patrouille d’une semelle. Car si Leblanc navigue, je suis bien incapable e me situer. En fait, nous regagnons notre secteur pour reprendre notre garde au-dessus de Namur. Leblanc apperçoit un autre Dornier et nous l’attaquons selon la même tactique. Il semble touché, un de ses moteurs se met à fumer et il se met à perdre de l’altitude en direction du Nord-Est de Charleroi. Hélas, je n’ai plus de munitions, mes camarades égualement, et nous n’avons presque plus de carburant. Nous ne pouvons pas le poursuivre, ni repérer exactement où cet avion va s’abattre (Notre 2ème victoire de la journée sera homologuée comme probable).
Le problème est alors de nous repérer et de rentrer vite, très vite, car la panne d’essence nous guette, et le rapace 109 cherche l’oiseau malade. Mais Leblanc est là, vieux routier de l’air. J’ai une confiance absolue en lui. Il nous rassemble, et la patrouille, plan dans plan, vole en rase-mottes à Maubeuge.
Nous descendons de nos zincs, la joie sur le cœur. Pour moi, c’était le baptème du feu. Leblanc vient vers moi le sourire aux lèvres, me disant : « C’est toi qui l’a descendu. ». Quoi de mieux pour donner confiance à un jeune sans expérience mais qui en veut ? Nous inspectons nos avions, et miracle, pas un impact sur mon Morane. La baraka, et pas un 109 en l’air.
».
Vers 11h, le groupe évacue Maubeuge pour Vertain.
A 18h, 3 appareils font partie du dispositif d’escorte de 3 LeO 451 du GB II/12 et 5 du GB II/31 sur Monthermée. Puis le groupe effectue une mission d’escorte des Breguet des GBA I/51 et II/54 en fin d’après-midi.

GC II/4 (Orconte – Curtiss H-75) :
Le groupe doit effectuer une mission de couverture dans la région de Charleroi. Seuls 7 avions y participent, soit l’effectif disponible total du groupe… Le Lnt Vincotte se souvient : « Tout se passe bien jusqu’à hauteur de Reims où nous appercevons un superbe V de 9 bombardiers bimoteurs à l’altitude 4000m, qui se dirigent vers le Sud-Ouest. Nous décidons d’attaquer. Ils sont protégés par une demi-douzaine de Messerschmitt 109, à 800m plus haut et un peu derrière. Le Lnt Vinçotte fonce, mais peut-être un peu trop tôt. Les Messerschmitt nous tombent dessus ; c’est tout de suite la grande corrida qui se termine pae un piqué magistral de la plupart d’entre nous.
Seul reste sur les bombardiers le Lnt Vinçotte qui passe la position par radio en commençant des passes sur l’ailier gauche. Enfin, Plubeau, Tesseraud et Baptizet descendent chacun leur Messerschmitt 109 à l’issu d’un piqué infernal : Plubeau reprend vite de l’altitude, ainsi que Paulhan de la 3[ème escadrille]. Ils aident le Lnt Vinçotte à descendre un bombardier (moteur en feu). Ils ont lâché leurs bombes dans la nature, près de Warmeriville. Et nous passons au suivant. Le S/L Pluveau doit abandonner : il a reçu une balle explosive en plein dessus du pare-brise (des éclats se sont logés dans son casque).
Le Lnt Vinçotte continue mais, avant d’avoir obtenu un résultat sûr avec le 2ème junkers, il reçoit une telle rafale plein travers qu’il doit abandonner à son tour (2 réservoirs crevés, tuyau d’inhalateur crevé égualement, respiration de vapeurs d’essence).
Pendant ce temps, Baptizet a retrouvé le Ctne Gieu et Casenobe et ils tombent sur un Hs 126 qu’ils envoient dans les décors de la forêt de Silly-l’Abbaye, après toutefois que le cptne Gieu sera rentré dans un arbre à toute vitesse et aura pu rejoindre le terrain par miracle avec un avion dont les deux plans étaient emboutis, comme si ont les avait passés au marteau-pillon.
Enfin, tout le monde revient sain et sauf, et heureux des résultats obtenus.
»
Du côté des chasseurs, le pêle-mêle aboutit à 3 chasseurs aux croix noires descendus et un Hs 126 contre, l’abandon de Plubeau et Vinçotte, au fuselage touché.

GC I/5 ( ? – Curtiss H-75) :
A partir de 10h30, une patrouille triple effectue une mission de couverture au nord de Vouziers. Un Hs 126 est bientôt repéré et abattu vers Vendresse ; il est attribué à 7 pilotes (Lnt Dorance, Lnt Vybiral, Lt Marin la Meslée, S/L Lefol, S/L Parnière, S/L Rey, et Sgt-chef Vuillemain).

GC II/5 ( ? – Curtiss H-75) :
10 appareils décollent à 5h30 pour une mission de destruction sur Metz. En arrivant sur zone, ils apperçoivent 18 He 111, qui sont enguagés.
-En attaquant l’un d’eux, l’appareil du ctne Portalis est abattu en flammes par un mitrailleur, il saute en parachute mais est blessé d’une balle dans la cuisse, tirée par un soldat français.
-L’adj de Montgolfier est touché à son tour par un défenseur de He 111 : blessé, il se parachute.
-Hanzlicek doit faire de même.
Sur le chemin du retour, vers Clouange, le dispositif croise un Hs 126, qui ne peut être abattu : il est attribué comme « probable » aux cptne Monraisse, S/L Klan, adj-chef Dugoujon et Sgt-chef Legrand.

GC II/6 (Vertain-Le Quesnoy – MS. 406) :
Deux patrouilles effectuent une mission de couverture, en coopération avec le III/3, décollant vers 4h30. Elles attaquent 3 He 111, sans résultat.
A 5h55, l’A/C Gaudon et le S/L Ronin, restés en couverture du terrain, interceptent un He 111. Après avoir effectué une première passe avec son coéquipier, le canon de Gaudon s’enraye. Après une seconde passe par l’arrière des 2 pilotes, le bombardier arrive à les distancer.
Pierre de Brémont d’Ars nous raconte la suite :
« En raison de l’avance ennemie, le II/6 quitte définitivement Maubeuge, pour un terrain plus à l’ouest : Vertain. (…)
Vers 9h, nous redécollons et le train à peine rentré, j’apperçois 3 Dornier 17 à très basse altitude, venant dans notre direction. Je bats des plans avec fureur, donne l’alerte radio et coup la route à la patrouille ennemie : celle-ci semble sans protection. Elle est en vol de groupe assez serré, croisant les feux.
Les deux autres Morane me suivent à quelques centaines de mètres. Malgré la superpuissance, mon 406 est à peine plus rapide que les Dornier qui, leur mission accomplie, essayent maintenant de rentrer chez eux en rase-mottes, se glissant dans une vallée, passant au ras d’un village, traversant un rideau de fumée.
Nous voici au contact : je tire du secteur arrière et vois mes obus exploser sur l’ailier droit, cependant que les traçantes ennemies zèbrent l’air. L’ailier donna vite des signes de faiblesse, déguageant de la fumée et restant un peu à la traîne. Il sera « probablement » abattu.
Je prononce une dernière attaque et déguage en chandelle car cela sent le brûlé. Me voici à environ 150m : les flammes jaillissent du côté droit de mon moteur qui cafouille. Vais-je me poser train rentré ? Cela semble hasardeux, car il y a des bois, un village non loin, la fumée qui envahit la colline.
Malgré l’altitude qui décroît vite, je décide de sauter : larguer mon harnais de poitrine, me déboucler sont des gestes automatiques et rapides. Un coup d’œil à mon mousqueton me fait frémir : il n’est pas accroché. Je perds de précieuses secondes en voulant le fixer, n’y réussis pas, m’énerve car la terre monte : je décide de sauter en « commande ».
J’ouvre la cabine et hop ! Me voila dans le vide : je tire presque aussitôt sur la poignée que je n’ai pas lâchée (c’est la première fois que je prends l’escalier de service) : une secousse me rassure. Je suis au sol quelques secondes plus tard, dans un fossé. Les suspentes s’entortillent dans des barbelés, le parachute se gonfle sous le vent assez fort, cependant que mon « taxi » flambe à moins de 100m et que les munitions restantes explosent.
Peu après, un He 111 passe à 50m et je vois distinctement le mitrailleur arrière pointer son arme sur moi : est-ce le grand bonjour instinctif exprimant la joie de vivre, que je lui fait déjà, debout en agitant le bras, qu’il prend pour un signe amical et qui le dissuade de me tirer comme un lapin ? Ou bien seulement son incertitude de ne pouvoir déterminer la nationalité de l’avion en flammes, du parachute et par conséquent, du parachutiste ? Mon geste réflexe a sans doute été déterminant, puisque la croix noire s’éloigne sans tirer. Par contre, il est certain que si j’avais tenté de me cacher, j’aurais été aussitôt gratifié d’une rafale.
». Il rejoint le groupe dans l’après-midi.
André Deniau continue le récit:
« La victoire [de Brémond d’Ars] est double : les Allemands n’ont pas lâché leurs bombes, probablement supris par la rapidité de notre intervention.
Je me dirigeai alors vers le terrain de Maubeuge, mais mon moteur fumait comme une cheminée et je fus obligé de me poser quelques kilomètres avant. Lorsque j’y parvient, ce fut pour constater que le groupe avait quitté Maubeuge.
».
Bilan :
-Le sgt de Brémond d’Ars est mis en flammes par les défenseurs d’un des appareils ; il se parachute et atterit indemme.
-le cdt Foutanet obtient une victoire probable, mais il doit abandonner son appareil sérieusement abîmé sur la piste de Reims.
-l’adj-chef Deniau, touché au moteur, doit faire demi-tour et se pose à Elesmes. Il rejoint le groupe avec deux autres pilotes en voiture. En passant dans un village, ils manquent d’être agressés, accusés d’appartenir à la 5ème colonne, et sont finalement sauvés par un adjudant.
Après le départ de l’échelon roulant, Maubeuge est bombardée : 27 personnes sont tuées, outre les blessés.
On compte cependant 1 Do 17 sûr (sgt de Brémond d’Ars, en coopération avec le cdt Fontanet), et un probable (cdt Fontanet).
A 18h, 3 appareils font partie du dispositif d’escorte de 3 LeO 451 du GB II/12 et 5 du GB II/31 sur Monthermée.
Puis le groupe effectue une mission d’escorte des Breguet des GBA I/51 et II/54 en fin d’après-midi.

GC III/7 (Vitry-le-François – MS. 406) :
A 4h45, une patrouille légère décolle sur alerte. RAS.
De 7h15 à 7h45, une patrouille triple (Adj Littolff, ?) effectue une mission de couverture sur Montornet. Les 9 appareils s’apprêtent à rentrer, lorsqu’ils reçoivent par radio l’ordre d’attaquer des bombardiers, puis apperçoivent 6 Do 215 à 3300m :
-Littolff décide de prendre de l’altitude pour avoir de meilleures conditions d’attaque, mais a des difficultées étant données les pauvres performances de son appareil
-le Lt Challe attaque rapidement l’un des bombardiers par la queue, mais il est touché dès la première passe. Il effectue pourtant une nouvelle passe, soleil dans le dos et parvient à mettre en feu le moteur gauche de l’un des bombardiers, qui quitte le peloton et commence à perdre de l’altitude. Challe obtiendra cette victoire confirmée. Cependant, cette fois-ci, l’appareil de Challe a mal digéré les pilules des défenseurs, mais aussi des 8 Bf 110 d’escorte qui interviennent à ce moment. Ayant une balle dans le poumon droit, Challe se parachute de son appareil en feu. Il sera hospitalisé.
Littolff, constatant l’inutilité des attaques, décide de rassembler la patrouille et de revenir au terrain.
Une patrouille triple, soit 9 appareils (tout l’effectif disponible du groupe !) décollent à 11h50 pour une mission de protection sur le secteur de Naumur. ¾ d’heures plus tard, ils apperçoivent près de Mezières 5 à 6 pelotons de 24 bombardiers, escortés par des Bf 110, mais ne sont pas attaqués. A 12h45, ils interceptent 2 appareils sur la route de Walcourt, mais s’apperçoivent bientôt qu’ils sont alliés. 5 minutes plus tard dans la région de Charleroi, 12 Bf 109E surgissent au-dessus d’eux, se déploient en cercle et fondent sur les français. Le Cdt Jean Gisclon nous relate le combat : « Les Allemands, qui croisaient à 1500m au-dessus des Morane, se déployèrent en cercle et fondirent sur eux par avion successif, avec un confortable excédent de vitesse.
-Dès les premières passes, le Lnt Costey et le Sgt-chef Morlot furent descendus en flammes, sans possibilité de sauter. D’autres 109 étant arrivés en renfort, chaque Morane se trouva bientôt aux prises avec 3 ou 4 adversaires.
[-le S/L Jacquin parvient à touche l’un de ses adversaires (victoire probable)]
-Le Sgt Boyer, en flammes, sauta en parachute, grièvement blessé.
-Le Sgt-chef Moulène, les ailes perçées par les 109 et la Flak, se posa en catastrophe sur le terrain de Soissons. » Il a reçu des éclats d’obus dans le bras.
Sur le chemin du retour, l’A/C Lion et ses deux équipiers croisent à 13h00, au-dessus de la forêt de Château-Thierry, 9 bimoteurs, qui se révèlent être des Bf 110, et ces derniers plongent sur les morane :
-Sa radio en panne, ne pouvant être prévenu à temps, « Le Sgt Deshons, touché à la tête, perdit conaissance à quelques mètres du sol et ne sut jamais comment son avion avait touché terre.
»
-Le Lnt Challe est descendu en flammes, il se parachute avec une balle dans le poumon droit.
« Sur 9 Morane partis en mission, 4 seulement rentrèrent au terrain. Les pilotes du III/7 avaient abattu 2 Bf 109 et un Do 17, piètre consolation. ».
Deux pilotes parviennent cependant à ramener de Dijon 2 Morane révisés.

GC I/8 (La Fère-Courbes – MB 152) :
En début de matinée, la patrouille double d’alerte décolle pour intercepter un Dornier de reconaissance. Pendant que son équipier sert de cible à la DCA française, Thollon abat le bombartdier près de Dinant.
Vers 11h, 4 patrouilles soit 10 appareils se heurtent à 2 formations de Bf 110 et de Bf 109. Après la mêlée générale, 3 Bf 110 et 1 sont revendiqués.
Dans l’après-midi, 3 appareils font partie du dispositif d’escorte de 3 LeO 451 du GB II/12 et 5 du GB II/31 sur Monthermée. Puis le groupe effectue une mission d’escorte des Breguet des GBA I/51 et II/54 en fin d’après-midi.

GC II/10 (Rouen et Chantilly-les-Aigles – MB 152) :
En coopération avec le GC III/10, le groupe effectue une mission de couverture dans la région de Sissonne. Les chasseurs enguagent des bombardiers, mais les Bf 110 de l’escorte réagissent. L’appareil de l’adj-chef Souche gravement endommagé, doit être détruit.

GC III/10 ( ? – MB. 152) :
Le groupe effectue une mission de couverture dans la région de Sissonne en coopération avec le GC II/10.

ECMJ I/16 ( ? – Potez 631) :
Henri Cormouls se souvient :
« Le 15 mai, au moment où nous allions décoller [a 6h15], ils sont arrivés à une soixantaine de bombardiers et tout nous est tombé sur la tête. J’étais dans une ancienne tranchée de la guerre 14/18 qui était à côté, et après le bombardement, j’étais plein de terre ». Le bombardement blesse 6 mécaniciens.

GB II/12 et II/31 (Persan-Beaumont – LeO 451) :
3 appareils du GB II/12 et 6 du GB II/31 décollent en début d’après-midi pour bombarder les colonnes allemandes sur Monthermé, protégés par 3 appareils du GC I/1 (couverture basse), 3 du GC III/3 (couverture basse), 3 du GC II/6 (couverture haute) et 3 du GC I/8 (couverture moyenne). Après décollage à 18h30, un des appareils du GB II/31 doit rebrousser chemin par suite d’ennuis hélice. La flak ne gène pas tellement la mission, et la chasse ennemie n’intervient pas.

GB I/31 (Lézignan et Persan-Beaumont – LeO 451) :
6 appareils décollent en début d’après-midi pour bombarder les colonnes allemandes, l’un d’eux doit faire demi-tour. La flak endommage deux appareils.

GB I/38 et II/38 (Chaumont-Semoutiers – Leo 451) :
4 appareils sont envoyés pour bombarder dans le secteur de Sedan-Bouillon, un en mission de reconnaissance dans le même secteur.

GBA I/51 ( ? – Breguet 693) :
En fin d’après-midi, 6 appareils, escortés par des appareils des GC I/1, GC I/8, GC III/3, et GC II/6. Les appareils rentrent sans pertes.

GBA II/54 ( ? – Breguet 693) :
En fin d’après-midi, 2 appareils, escortés par des appareils des GC I/1, GC I/8, GC III/3, et GC II/6. Les appareils rentrent sans pertes.

GAR I/14 ( ? – Potez 63. 11) :
Décollant vers 5h30, un appareil effectue une mission de reconaissance sur le secteur Liège-Namir. Il est abattu par la flak ; le sgt Bernet (mitrailleur) se parachute, indemme. Le sgt Castres (pilote) a voulu atterir à Evere, mais de par le terrain inutilisable, il a écrasé l’appareil dans un champ voisin, train rentré. Il parvient ensuite à extraire le Lnt Delaunay (observateur), qui est grièvement blessé.

GAR II/22 (Vassincourt – Potez 63.11) :
Un appareil effectue une mission de reconaissance sur la région Attigny-Stonne. Il est abattu en flammes, et s’écrase au sol. Le S/L Le Chevrel (observateur), l’adj-chef Lemoine (pilote) et le st-chef Steildé (mitrailleur) périssent carbonisés dans la carlingue.
Dans la matinée, le Cdt Barruet se pose un peu long, et il fait un cheval de bois, sans conséquence pour lui.

GAR II/52 ( ? – Potez 63.11) :
Au cours d’une mission de reconaissance dans la région de Dinant, un appareil est touché sévèrement par la flak ; il s’écrase équipage indemme (Cptne Dubezet observateur, S/L Bourhis pilote et Caporal-chef Aperce mitrailleur).

GAO 501 (Fort-Mardyck – Potez 63.11) :
Le colonel Henri Moguez nous raconte les évènements de la journée :
« Une mission est demandée au groupe dans la soirée. Il s’agit de reconnaître l’état du canal de Sud-Beveland et de déterminer l’activité dans l’isthme, où les forces ennemies ont pénétré la veille.
Le Lnt Alexandre éxécute cette reconaissance avec le S/L Demay et l’adj-chef Declercq. Ne disposant pas de protection de chasse, il préfère opérer en vol rasant.
Il constate que les ponts du canal sont détruits, que les rives sont bombardées, en particulier à Vlake, mais n’observe aucune activité de troupes ennemies.
Dans la soirée, vers 22h, les environs du terrain de Mardyck sont violamment bombardés, mais pas une seule bombe n’atteint la plate-forme.
».

GAO 502 (Villers-les-Guise – Potez 63.11) :
A 7h30, un potez rentre de mission, à l’état de passoire ; il s’écrase sur le terrain, équipage indemme.
A 17h, un autre appareil rentre lui aussi de mission dans un triste état ; criblé de balles et perdant son carburant. L’équipage est indemme mais l’appareil est détruit.

GAO 504 ( ? – Potez 63.11) :
Un appareil décolle à 6h pour une mission de reconaissance à vue de positions ennemies au sud de Bruxelles. Une demi-heure plus tard, il est touché par la flak au-dessus de l’axe Gembloux-Namur ; le pilote réussit à ramener l’appareil à l’intérieur des lignes où il s’écrase. L’observateur (Cptne de Montal) est tué, tandis que le pilote (Sgt-chef Chevalier) et le mitrailleur (Sgt Soutif), blessés, sont faits prisonniers.

GAO 518 (Chatel-Chéhery – Potez 63.11) :
Effectuant une mission de reconaissance sur Malandry, un appareil est pris à partie par des Bf 109. Après leur avoir fait face, le pilote rentre au terrain l’appareil criblé de balles (irréparable). L’observateur (Adj Monel) est indemme, mais le pilote (S/L Amarger) est blessé, et le mitrailleur (S/L Arino) est tué.

GAO 546 ( ? – Potez 63.11) :
Décollant à 17h30, un appareil effectue une mission de reconaissance. Abattu en flammes par 3 Bf 109, il s’écrase dans les environs de Mettet (Belgique). L’observateur (Cptne Compin) est indemme, mais le pilote (Lnt Pradelle) et le mitrailleur (Cprl Revelli) sont blessés.

GAO 1/551 ( ? – Potez 63.11) :
Décollant à 13h30, un appareil effectue une mission de reconaissance à vue en vol rasant dans la région de Raucourt-Flabas. L’appareil s’écrase, abattu par la flak. L’observateur (Lnt Lebel) et le pilote (Cptne Riesser) sont tués, tandis que le mitrailleur (Sgt Lombard), blessé, est fait prisonnier.

GAO 3/551 ( ? – Potez 63.11) :
Effectuant une mission de reconaissance à l’intérieur des lignes ennemies, un appareil est attaqué par 7 Bf 109. Le pilote pose son appareil endommagé en campagne. Le potez est mitraillé et incendié par l’ennemi. Le pilote (Lnt Bragadir) et le mitrailleur (Cpral-chef Burcelin) sont indemmes, mais l’observateur (Lnt lieb) est grièvement blessé.
A 7h30, un autre Potez revient au terrain, déchiqueté : il se couche à l’aterissage, il est inutilisable.
A 17h, un dernier appareil revient criblé de balles, perdant son carburant, il sera détruit égualement.

GAO 552 ( ? – Potez 63.11) :
Décollant à 4h30, un appareil s’écrase peu après le décollage suite à une brusque baisse de régime des moteurs. Seul le Lnt de Villancourt est blessé.

F1C (Calais-Marck – Potez 631) :
Vers 16h, l’escadrille escorte les 9 LN-401 de l’AB2. Ils croisent 5 Bf 110, qui se dérobent, et manquent d’attaquer des Bleiheim.

AB 2 (Berck – Loire-Nieuport LN. 401) :
9 appareils bombardent une colonne d’artillerie allemande près d’Yerseke, aux Pays-Bas. Tous les appareils rentrent à la base, sans accrochage.

Aux Pays-Bas : Armistice Germano-Hollandais

En Belgique :

I./1. Aé (Hingene – Fairey Fox) :
Le groupe effectue une mission auprès du canal Albert, et dans le secteur Anvers-Mechelen-Louvain. Un appareil est perdu, l’équipage est blessé.

VI./1. Aé (Hannut – Renard R. 31) :
Le groupe effectue une mission auprès du canal Albert, et dans le secteur Anvers-Mechelen-Louvain. Un appareil est perdu, l’équipage est blessé.

La Luftwaffe revendique 98 avions abattus.
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15 mai 1940
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