depuis la Bataille d'Angleterre, même les plus fervents supporters des "Zerstörer" avaient fini par perdre la foi dans ces gros bimoteurs Messerschmitt assurément rapides et puissamment armés, mais trop peu agiles pour affronter avec quelque chance de succès les monomoteurs britanniques puis américains.
Cela n'empêcha pourtant pas Messerschmitt de construire ses "Zerstörer" 110/210/410 pratiquement jusqu'à la fin du conflit, ni même de leur chercher un successeur plus performant mais reprenant peu ou prou la même recette.
Extérieurement, le bimoteur Messerschmitt 329 n'était pas sans évoquer le plus petit Messerschmitt 163 à moteur-fusée, dû à Alexander Lippisch. C'était lui aussi un appareil quasi monobloc à aile en flèche et dépourvu d'empennages horizontaux. La propulsion était cette fois assurée par deux DB-603 noyés à l'arrière des ailes et entraînant des hélices propulsives, montage jugé plus aérodynamique que la traditionnelle disposition des 110/210/410, où les moteurs, installés à l'avant, entraînaient des hélices tractrices.
Fondamentalement, le 329 était donc un 110/210/410 toujours aussi lourdement armé mais construit quasiment "à l'envers", et doté des derniers raffinements aérodynamiques, ce qui, l'espérait-on, lui permettrait enfin d'affronter les monomoteurs alliés à armes égales.
La guerre eut-elle duré plus longtemps que la formule du "Zerstörer" se serait peut-être enfin avérée concluante. Hélas, elle se termina alors que la maquette d'aménagement en bois venait à peine d'être achevée, et au moment où les moteurs à hélice tiraient définitivement leur révérence, terrassés par le développement de la propulsion par réaction...
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