Voir ou mal voir, telle est la question …
Les monoplans Parasol n'étaient plus en service dans la Royal Air Force depuis l'époque de la Première Guerre mondiale où les Morane-Saulnier furent utilisés. Depuis lors, la RAF utilisait des biplans ou tout au plus des sesquiplans pour ses chasseurs.
Le Westland Wizard naquit de la reconstruction du Westland Racer qui avait volé au printemps 1926 mais avait été un peu plus tard gravement endommagé. Cet appareil était en fait la première tentative de Westland Aircraft pour produire un chasseur monoplan. Un contrat fut donc accordé à Westland par l’Air Ministry pour extrapoler un chasseur monoplace de l’avion de course original.
Le choix de l’aile parasol ne posait guère de soucis pour un avion de course, mais pour un chasseur, le problème de la visibilité était crucial. La hauteur du siège du Wizard était donc réglable au sol et le palonnier pouvait être réglé sur deux positions pour s'adapter à différents pilotes afin que les yeux du pilote soient à peu près au niveau de l'aile, permettant de regarder par-dessus ou sous l'aile (sic). Mais sous l’aile, prenaient place deux mats de liaison avec la voilure, bien dans l’axe, et réellement gênants. La visibilité offerte vers l’avant, en particulier en montée fut largement critiquée par les pilotes d’essais.
L'année suivante, l’aile de l’appareil évolua, montée sur des haubans plus conventionnels, devint entièrement métallique, d'envergure augmentée, de corde réduite et équipée de nouveaux ailerons encastrés. Elle fut équipée d'une section centrale moins épaisse sensée améliorer le problème de visibilité et les mats de liaison avec la voilure furent modifiés.
En outre, la partie arrière du fuselage fit place à une structure métallique. Enfin, le moteur Rolls-Royce Falcon III de 275 ch (205 kW) fut remplacé par un Rolls-Royce F.XIS suralimenté de 500 ch (373 kW).
L’appareil fut désormais dénommé Wizard II.
Malheureusement au final, le Wizard II, malgré cette motorisation nettement augmentée et un profilage de capots très soigné, révéla des performances décevantes, et de toute façon insuffisantes par rapport aux spécifications. Ces insuffisances s’ajoutaient à des problèmes d’ergonomie de l’habitacle, ainsi que d’instabilité et, sans surprise, les services officiels abandonnèrent le projet en 1931, malgré des campagnes d’essais menées presque chaque année par the Aeroplane and Armament Experimental Establishment (A&AEE).
On n’extrapole pas si facilement un avion de chasse d’un racer.
La photo ci-dessous montre le Wizard en cours de modification en Wizard II avec notamment la section centrale d’ailes plus fine ayant nécessité la création de réservoirs d’emplanture, et trois des quatre nouveaux mats d’ailes en place, alors que l’armature des anciens mats est en cours de démontage.
Petit reportage photo :
Le Racer :
Le Wizard :
Le Wizard II :
Références :
et
http://www.airwar.ru/enc/fww1/wizard.html
https://en.wikipedia.org/wiki/Westland_Wizard
http://www.aviastar.org/air/england/west_wizard.php
http://aviadejavu.ru/Site/Crafts/Craft34111.htm
http://www.yeovilhistory.info/westland-wizard.htm
https://alchetron.com/Westland-Wizard
https://www.destinationsjourney.com/historical-military-photographs/westland-wizard-british-fighter-prototype/
Quant à Westland, il n’en avait pas fini avec les avions aux ailes parasol, mais cette Société n'a jamais hésité à explorer toutes les formules imaginables.
Quelle formidable production tous azimuts !
Maintenant, depuis des décennies, ce constructeur s'est tourné avec un succès formidable vers les voilures tournantes.