Une des premières demandes qu'émit l'Armée de l'Air à sa création en 1934 fut un bimoteur multirôle de chasse, déclinable en plusieurs versions de chasse de nuit biplace, triplace de coordination en vol de la chasse, ou biplace d'appui au sol.
Plusieurs constructeurs présentèrent des projets : Romano R,110, Hanriot H 220, Loire-Nieuport LN-20, Potez 63, Bréguet 690 ; seuls ces 2 derniers seront produits en série.
Le projet de Loire-Nieuport fut un des premiers lancés mais, lorsque le prototype de Potez vola pour la première fois en Avril 1936, n'était pas encore terminé.
Longeur 10m80 x Envergure 13m30 x hauteur 3m10 – Poids à vide 2.575 kg, maxi 3.740 kg
Vitesse maxi calculée : 475km/h à 4.800m, mini 130 km/h – Autonomie 960 km – Plafond 10.000m
En cette même année 1936, la société Loire-Nieuport fut regroupée avec les établissements Bréguet et diverses usines, pour former la SNCAO (Société Nationale de Construction Aéronautique de l'Ouest).
Or, les ingénieurs de Bréguet possédaient déjà leur propre projet de bimoteur, moins avancé dans sa réalisation mais techniquement supérieur au Potez 630, alors que le projet Loire-Nieuport n'offrait que des performances voisines du Potez.
Quand aux moteurs 14M de 650CV (700CV à 4.000m) retenus pour l'avion, ils n'étaient pas prêts, et les moteurs Hispa-Suiza 14Hb de pré-série étaient réservés au Potez.
Le fuselage en construction
Le Loire-Nieuport fut néanmoins construit presque complètement, mais ne reçut jamais ses moteurs car, quand les premiers Gnome-Rhone 14M parvinrent à la SNCAO en 1938 (avec 2 ans de retard), ils furent attribués en priorité au Bréguet 690, qui put ainsi voler et fut préféré au Potez pour l'attaque au sol, dans ses versions 691 et 693.
Quand au Loire-Nieuport, sa cellule tomba dans l'oubli …
dont je le sors ici grace à un rapport de « veille technologique » du Ts.A.Gu.I. russe de 1939.
1 Structure d'une nacelle-moteur – 2 Aterrisseur principal – 3 Aterrisseur de queue – 4 Détail de l'aterrisseur principal
5 Construction de la queue et du fuselage – 6 Raccord Karman de l'aile centrale - 7 Volet de refroidissement du moteur
Les ailes, de forme trapézoïdales, étaient métalliques, bi-longeron et en 3 parties : une section centrale reliée au fuselage et portant les moteurs, et 2 panneaux extérieurs. Leurs bords de fuite portaient des ailerons équilibrés et des volets sur la totalité de leur longueur. Les 4 réservoirs d'essence étaient situés entre les longerons de la section centrale, et les roues se rétractaient électriquement dans les nacelles, également entre les longerons. Les amortisseurs étaient de type Messier.
Le fuselage, également métallique, était de construction monocoque sur cadres et lisses, et portait une longue verrière fermée abritant les 3 membres de l'équipage : pilote, coordinateur radio, et mitrailleur de défense armé d'une MAC-34 de 7,5mm. L'armement offensif était constitué de 2 canons Hispano de 20mm.
L'empennage était lui-aussi métallique, avec des gouvernes à structure métallique, entoilées. L'incidence de l'empennage horizontal, à fort dièdre, était réglable en vol par cable.
Sources :
- L'Aéronautique N°223 de Décembre 1937, reproduit partiellement dans un rapport du Ts.A.Gu.I. De 1939
- Bulletin russe TVF N°5 de 1938
- Forum http://www.secretprojects.co.uk/forum/index.php/topic,10425.msg98036.html#msg98036
