fanavman Major
Nombre de messages : 1180 Age : 35 Localisation : Caen Date d'inscription : 07/06/2009
| Sujet: 1er juin 1940 Sam 14 Avr 2012, 10:20 | |
| 1-juin-40 (Victoires : 6 sûres, 3 probables. Pertes : 5) GC I/1 ( ? – MB. 151) : Le groupe effectue 2 missions de couverture sur le secteur Pont-Ste Maxence-Cirès lès Mello, une de reconaissance sur Beaumont et une de couverture de terrain sur alerte. Si quelques patrouilles sont apperçues au nord de Chantilly, elles ne peuvent être approchées. GC I/2 (Damblain – MS. 406) :A 11h20, une patrouille triple (8 avions) effectue une mission de couverture du secteur Besançon-Vesoul à 7000m. RAS. Entre 13h05 et 14h40, une seconde mission de ce type est effectuée par une escadrille. Les bombardiers apperçus sont hors de portée. A 14h35, une patrouille triple (Cne Williame, S/L Pichon, Sgt Weber/ Lt de la Bretonnière, Sgt Meunier/ S/L Chalupa, Sgt Beda) effectue une mission de couverture du Vessoul. La DCA signale aux pilote 8 He 111 sur Luxeuil, qui se révèlent être une quarantaine d’He 111 et Ju 88.... Le Cptne Williame s’en souvient : « C’était la première fois qu’il m’était donné de voir un peloton de bombardement ennemi. (…) J’eus le tort de déclencger l’attaque par derrière et de trop loin. J’avais été amené à commettre cette erreur par le succès que nous avions remporté sur le Dornier d’Erstein. (…) Dès que les bombardiers nous eurent apperçus, ils serrèrent leurs rangs. Ce fut une véritable forteresse de 30 gros avions qui se présenta à nous. Nous étions encore à 800m qu’une soixantaine de mitrailleuses nous prenaient déjà à partie, laissant derrière le peloton une nappe de fumée blanche impressionante. Notre faible vitesse de rapprochement et la distance à laquelle les bombardiers avaient ouvert le feu nous exposèrent longtemps à leurs coups. Fâcheusement influencés, ce dut de trop loin que nous tirâmes de longues rafales au lieu de venir lâcher de courtes giclées, de près, en nous présentant dans des secteurs difficiles à battre pour nos adversaires. C’était l’échec. Tandis que l’ « Escadrille » déçue rentrait à Damblain après avoir croisé un nouveau peloton d’une vingtaine d’appareils qui remontaient vers le nord, je restai avec la première expédition ennemie. Je passai par radio à 5-05 des renseignements sur ses mouvements. Lorsque, après avoir bombardé aux environs d’Ambérieu, elle reprit la direction du nord, 3 patrouilles triples composées de Moranes, de D. 520 et de Curtiss l’attendaient vers Pontarlier. (…) A court d’essence, je me mis en quête d’un terrain à l’ouest des montagnes et me posai à Lons-le-Saunier. Pendant toutes les évolutuons que je fis pour atterir, les mitrailleuses de défense s’entraînèrent en me tirant. En rentrant à Damblain, j’appris que 3 Heinkel avaient été abattus grâce à cette manœuvre. » Tous les appareils attaquent, sans résultat. Cependant : -Beda, Weber et Meunier se posent à Châlons sur Saône par manque de carburant -la Bretonnière, Chalupa et Pichon rentrent au terrain mais avec quelques gouttes d’essence -le cptne Williame garde le contact avec les formations ennemies. Il aide 4 D. 520 du II/7 et 3 H-75 du I/5. Le groupe a effectué 25 sorties dans la journée. GC II/2 ( ? - ?) : Une patrouille abat un bombardier lors du raid sur la région Lyonnaise en coopération avec une patrouille du II/7, mais cette victoire ne lui sera pas confirmée. GC III/2 (Coulommiers – MS. 406) :Repli sur Avord. GC II/4 (Orconte – Curtiss H-75) : Très tôt le matin, 3 Potez 63 se posent sur le terrain, afin de coordonner une mission de protection pour le groupe. Les deux missions, l’une commençant à Berry-au-Bac et l’autre à Attigny, se retrouvent à la fin à Rethel. 4 patrouilles prennent par à la protection de ces missions, sans rencontrer d’ennemi. Le soir, une mission analogue est effectuée dans le secteur Rethel-Novion-Porcien par 3 patrouilles, protégée par une double de la 3ème patrouille. Le Potez 63 se fait tirer dessus par la flak. Le groupe rentre au terrain, mais 2 patrouilles grimpent à 6000m pour poursuivre un bombardier qui vient de survoler le terrain. La poursuite n’aboutit cependant pas, du fait du mauvais fonctionnement de la radio. GC I/5 ( ? – Curtiss H-75) : Le groupe effectue 48 sorties. A 13h30, 21 appareils décollent pour intercepter 100 bombardiers, protégés par 50-70 Bf 109 et 110. Accart nous raconte sa mission : « J’avais décollé, encadré de P[érina] et Le Calvez, pour intercepter au retour une expédition de bombardiers signalés dans la région de Bourges, avec l’ordre de me porter au sud de Chaumont en attaendant des précisions. Après quelques minutes de vol, le PC a une panne d’émission. (…) Je continue cap au sud, en prenant de l’altitude. La visibilité est excellente, et même sans être guidé par radio, j’ai une chance d’apperçevoir l’importante formation ennemie de très loin. En admettant que les bombardiers repassent la frontière au nord de Bâle où ils sont entrés en France à l’aller, leur itinéraire passe par Gray où je me porte. Là, j’attends un moment et, ne voyant rien venir, je vais faire demi-tour, quand, en cherchant à prendre contact avec le PC toujours en panne, j’entends la station d’un autre groupe de chasse : « Allo, 3 zéro 7. 40 bombardiers remontent la vallée du Rhône, au sud de Lyon. Altitude 4500m. ». (…) J’ai le temps de faire de l’essence à Dijon et de redécoller pour les intercepter. (…) Quelques minutes plus tard, nous aterissons sur le terrain de la capitale de la Bourgogne, entre les trous de bombes. (…) Pendant que nous faisons nos pleins, la sirène se met à mugir. Je fais décoller Le Calvez aussitôt son plein terminé, puis P[érina] avec ordre de m’attendre au-dessus de la piste et de la couvrir, pendant que je termine l’opération pour moi-même. Je rejoins bientôt mes 2 équipiers. Aussitôt en l’air, j’entends à nouveau « 3 zéro 7 » qui donne l’ordre à une de ses patrouilles de se porter sur Dijon, altitude 4000. Je montre à 4005 et vois arriver 5 D. 520 [du II/7. Le I/2 participe égualement à la mission]. (…) Le PC inconnu transmet l’ordre de se porter à Pontarlier et donne de précieux renseignements sur le peloton de bombardiers. (…) A la verticale de Pontarlier, (…) une quantité de bombardiers apparaissent dans le SSE, et nous nous y portons, vitesse toute, naturellement. Je laisse aux Dewoitine, qui travaillent dans leur fief, la liberté de manœuvre en demeurant légèrement au-dessus d’eux. Ils se présentent par l’arrièr et attaquent le centre et l’aile droite. Aucun inconvénient à ce que je me porte sur l’aile gauche, et je fonce en un piqué qui me place à 150m derrière le He 111 extrême-gauche, pendant que je vois les D. 520 déguager sur la droite après la 1ère passe et revenir vers le peloton. Je tire rafale sur rafale et, en quelques 10-15s, le Heinkel visé commence à perdre du terrain et à fumer. Son compte est réglé ; il sera rapidement achevé, mais je ne le saurai jamais que par mes équpiers. A ce moment, en effet, je pers conaissance…[une balle explosive ayant percé son pare-brise, lui projetant des éclats dans tout le visage ; il a une balle dans la tête, le bras gauche paralysé, une fracture ouverte de la jambe gauche, et le péronne cassé] Quelques secondes, et je retrouve une ombre de conscience ; la main que je passe sur mon visage est rougie par le sang. Mes gestes lents et pesants exigent un immense effort. La main gauche sur la manette des gaz que je ne pense même pas à réduire, le manche à balai abandonné, je fixe le tableau de bord comme pour chercher à comprendre. Dans un voile rose, mon œil accroche l’aiguille de l’indicateur de vitesse : elle tourne, tourne, dépasse la verticale. Un éclair de lucidité : 650 Km/h, je suis en piqué. Plein moteur ? Je n’en sais rien. Toute ma volonté se tend dans un but : sauter. Mes dernières forces m’abandonnent invainciblement. Ma main qui glisse sur la manette dégoutante de sang, tourne lentement, péniblement, pour ouvrir la cabine pendant que je fais jouer le dispositif qui me libère des bretelles et ceinture. Je tombe vers l’avant. Me poussant lourdement au-dehors, je sors le bras gauche qui est retourné par la vitesse pendant que je me sens brutallement collé au dossier. (…) Un suprême effort, et je m’arrache à mon fidèle 151. Mon corps heurte le plan fixe, tournoie dans le vide. (…) Je m’évanouis, laissant à mes réflexes le soin de commander à mon seul bras valide de tirer sur la poignée d’ouverture que je cherche confusément sur ma poitrine…. Je suis revenu à moi dans une ambulance aux ressorts déficients, pour dire au chauffeur de marcher moins vite afin de diminuer les cahors, à quoi un infirmier consolant m’a répondu, après m’avoir demandé si j’étais bien français : « T’en fait pas, mon vieux, t’es sauvé » ». Il sortira de l’hôpital 3 mois plus tard, si bien que ce combat sera son dernier. Voyons à présent comment Jérémie Bressieux a vécu cette mission : « 21 Curtiss P-36 emmenés par le cdr Murtin décollent du terrain de St Dizier. Le dispositif constitué de 7 patrouilles de 3 avions, aussitôt regroupé, se dirige vers le secteur…. Ma patrouille : Lt Parnière (chef de patrouille), sgt-chef Tallent, sgt-chef Bessieux (équipiers) est intégrée dans ce dispositif qui arrive au-dessus de Dormans en vue d’une trentaine de Do 17 protégés par des Me 109 et 110. Le cdt Murtin donne l’ordre d’attaquer et c’est immédiatement la bagarre générale qui, comme à l’habitude dégénère en combats tournoyants, car les Me 109 et 110 de protection sont eux aussi rentrés dans la danse. Il n’est guère possible, dans ce cas, de tirer plusieurs rafales sur les bombardiers sans avoir aussitôt un ou plusieurs chasseurs aux trousses, étant donné leur supériorité numérique. Il faut alors faire vite pour dégager et ne pas se faire descendre, car que pouvons-nous avec nos braves Curtiss équipés de mitrailleuses de 7,5mm contre des Me 110, moins maniables, mais supérieurement armés (…). Il faut donc compenser à chaque instant par notre manoeuvrabilité, et savoir rompre au bon moment. Après plusieurs enguagements avec les bombardiers ou les chasseurs sans résultat apparent, je retrouve peu après le Lnt Parnière, isolé égualement, que je rejoins aussitôt en patrouille (le sgt-chef Tallent, tiré par un Me 109, son avion sérieusement enommagé a dû regagner le terrain). Nous montons tous deux à 6000m où nous rencontrons 4 Me 109 que nous attaquons immédiatement. Ils se mettent en descente vers une petite formation nuageuse que nous traversons à environ 1500m. Au sortir de cette couche, j’apperçois le Lnt Parnière qui tire un Me 109 et le descend, puis, derrière lui, un autre 109 qui l’attaque. Je me dirige immédiatement sur lui, mais hélas un peu tard car le Lnt Parnière sera blessé et obligé de se poser en campagne à côté d’Epernay où il sera transporté à l’hôpital. Le 109 ayant vu mon attaque, se déguage en montant presque à la verticale, mais je suis dans sa queue et ne le lâche plus. Quand il se met à l’horizontale, croyant m’avoir distancé, je suis à 50m derrière lui et lui tire 3 rafales qui ne lui laissent aucune chance. Le 109 fume abondamment, de courtes flammes sortent du moteur, et je vois, peu après le cockpit largué par le pilote, se détacher de l’avion, puis le pilote s’éjecter à son tour et passer au-dessus de moi. J’apercevrai plus tard un parachute, en suivant le 109 qui ira s’écraser, en feu à proximité de Dormans. Ce sera ma 6ème victoire homologuée. Durée du vol : 1h50. ». De son côté, Le Calvez a ses canalisations d’huile sectionnées, et doit rompre le combat. Avant de se poser à boir d’essence et train rentré à Gray, il aura la satisfaction de voir les 2 Heinkel piquer vers le sol, moteurs stoppés. GC II/5 ( ? – Curtiss H-75) :Jean Gisclon se souvient : « Ce matin-là, à la pointe du jour, une patrouille triple, emennée par Huvet et composée uniquement de pilotes des « Cigognes » décolla pour une mission sur un secteur nouveau pour nous : celui de l’Aisne. (…) Dans la perspective où cette mission se prolongerait, nous nous poserions au retour sur le terrain de Connantre, au sud d’Epernay. (…) Lorque nous atteignîmes 5000m, l’aube grise derrière nous se nuançait de rose au ras de la ligne d’horizon. Une fois encore, nous assiterions, aux premières loges, à un magnifique lever de soleil. Huvet avec Lachaux et Hême, Houzé avec Bouhy et Chabéra, composaient les deux premières patrouilles. J’étais avec Gras et Quéguiner (…). Le ciel bleuissait doucement lorsque Reims glissa doucement sous nos plans, escamoté par un léger voile brumeux. Sur notre droite, l’Aisne s’étira, déroulant ses méandres parmi quelques villages qui flambaient. Quelques éclatements de Flak bourgonnèrent à droite et à gauche. Au-dessus de nous, rien de suspect, mais les « 109 » ne tarderaient guère à apparaître. (…) D’autres flocons noirs s’épanouirent, plus nombreux. A droite, à gauche, devant, derrière, une quantité de petits cumulus noirs vinrent contraindre les patrouilles à évoluer pour gêner le tir de la Flak. Un ordre confus donné à la radio, intelligible, fut suivi presque aussitôt par un battement rapide des plans de Gras. Je regardai instictivement derrière moi. L’ennemi était là. Des « 109 » en formation très serrée qui montaient dans le soleil. Ils étaient déjà plus hauts que nous. J’en dénombrai 20. L’adversaire abattait toujours le même nombre de cartes ; 2 ou 3 pour 1. La partie sera chaude. Presque simultanément, nous essayâmes nos mitrailleuses. Les miennes claquèrent, sèches. Tout en manoeuvrant pour rejoindre les deux autres patrouilles qui nous avaient distancés, nous ne perdîmes pas de vue les allemands. Au soleil levant, le ventre gris argent des « 109 » étincelait. Leur chef de dispositif amena insensiblement ses patrouilles au-dessus de nous : 5 sections de 4. Nous virâmes face au soleil. Leur formation s’étira, mais pour eux, cela n’avait aucune importance. Il n’y avait rien au-dessus d’eux. Dans quelques instants, 3 ou 4 patrouilles nous tomberaient dessus. La dernière, avec leurs pilotes les plus chevronnés, interviendrait lorsque leurs camarades auraient semé la pagaille parmi nous. Ils s’en prendraient alors à celui qui serait soit à la traîne, soit déjà touché par une rafale. 10 minutes s’écoulèrent dans cette attente agaçante de notre première faute qui délcencherait leur attaque. A ce moment, venant d’Allemagne, plusieurs colonnes de He 111 et de Dornier envahirent le ciel : une cinquantaine d’appareils. Ils étaient nettement plus bas que nous, un peu sur notre droite, soleil dans le dos. Les patrouilles de Huvet et de Houzé piquèrent sur les bombardiers, laissant à la nôtre le soin de faire face. Tous les 109 plongèrent. Par un virage brutal qui nous cloua sur notre siège, nous évitâmes la « tornade ». De longues traînées phosphorescentes passèrent au-dessus de moi.Un « 109 » me doubla, en me rasant à quelques mètres. Je m’installai aussitôt dans sa queue, le tirai d’une fraction de seconde, fut tiré à mon tour par un autre qui arrivait par en-dessous, plein avant. Nouveau virage, le cou tordu à l’extrême nouvelle dérobade… Les patrouilles de Huvet et de Houzé avaient lâché les bombardiers pour venir à la rescousse, mais en même temps qu’eux, des « 110 » venus renforcer leurs camarades. Une grande corrida où il n’était plus question du « chacun pour soi »… Tout en parant à leurs attaques, nous évitâmes de nous laisser entraîner dans une lutte individuelle, nous surveillant étroitement, dans une arène au rayon limité… L’un déguageant l’autre dès qu’il se trouvait dans une situation périlleuse…Chacun se demandant comment il allait sortir de ce merdier…Nos adversaires avaient du mordant. Ils se contentaient d’effectuer des passes rapides, sans poursuivre le combat tournoyant, déguageant toujours en chandelle très accentuée. Fidèles à nos denières consignes, nous tournions en une large noria, sans essayer de chercher une possible victoire. Tout pilote isolé eut été immédiatement descendu. Peu à peu, le nombre des assaillants diminua. Depuis ¼ d’heure que les moteurs fonctionnaient à plein régime, leur niveau d’essence devait en être la cause. La passe rapide d’un « 110 », qui dégringolait sur moi, m’obligea à virer très sec, à gauche, hors de la noria. Quelques dizièmes de secondes de « voile noir » (le gars du « 110 » l’avait certainement aussi), de nausée inssuportable, l’impression du siège qui s’affaisse, des genoux dans le ventre, du menton collé à la poitrine…A la sortie du virage, il était devant moi. Une longue rafale dont les traçantes scintillèrent sur le plan gauche…J’avais déjà un « 109 » dans la queue. Je parviens à m’en débarasser par un nouveau virage très violent à droite, et je piquai à mort vers le sol… Je redressai au ras des arbres. Je pris le cap de Connantre, en sautant les haies et les lignes d’arbres. Je me posai ¼ d’heure plus tard. (…) Lachaux, dont l’avion était « entoilé » d’une quizaine d’impacts, exhala sa mauvaise humeur. Depuis septembre, il n’avait jamais été touché. (…) Les deux citernes du II/9 firent diligence pour effectuer nos pleins et à 10h, nous reprîmes le cap de Croix-de-Metz. ». GC II/6 (Châteauroux – MB. 152) :Le groupe est opérationnel. Il commence les missions de protection sur Châteauroux. RAS. GC III/6 ( ? – MS. 406) :Un dipositif effectue une mission de couverture sur alerte de Toulon et Marseille. RAS. GC II/7 (Avelange –D. 520) :A 11h15, 14 appareils décollent sur alerte, et enguagent plusieurs pelotons de He 111. L’adj-chef Ponyeins abat seul un He 111 au nord de Besançon. Vers 15h25, deux patrouilles décollent, et combat des bombardiers en coopération avec les I/2 et I/5. René Panhard raconte : « Nous décollions à 2 patrouilles pour intercepter sur le chemin du retour de grosses formations de He 111 qui venaient de bombarder Marseille. Je fus le premier à les apperçevoir au-dessus du Jura, le long de la frontière suisse. Je partis à leur rencontre après avoir effectué des battements d’aile pour signaler à l’autre patrouille. Nous pûmes constater qu’avec le Dewoitine, nous abordions le combat dans de meilleures conditions. Cependant, il fallait quand même franchir l’impressionant rideau de fer avant de se trouver à bonne distance de tir. [-elle épaule 3 Morane du I/2 pour achever un He 111 au nord-est d’Arbois -la patrouille de l’adj-chef Ponteins abat un autre bombardier au-dessus de Champenay. Demeuré seul, le Cdt Mummler se joint à 2 H-75 du I/5] : A un moment donné, je vis un avion Curtiss d’une patrouille venue de Dijon [GC I/5] pour se joindre à nous, prendre feu et plonger vers le sol. Le pilote put sauter en parachute non loin de moi, et fut receuilli avec de sérieuses blessures. C’était le cptne Accart (…) Comme d’habitude, les derniers bombardiers du peloton furent les plus malchanceux et furent contraints d’abandonner la formation. Cellec-i avait cpendant rallenti son allure pour les protéger le plus longtemps possible. L’un tomba en Suisse à proximité de la frontière, et deux autres dans la région de Besançon. Je suis resté ce jour-là plus de 4h en l’air, à plus de 6000m, en 3 missions. » Nowakiewicz patrouille avec 2 français sur le secteur de Lons-le-Saulnier. Ils rencontrent et abattent un He 111, comme le raconte Nowakiewicz : « Nous étions 3, moi et 2 français. Nous avions une « couverture » sur un secteur près de Gray. Nous volions à une altitude de 7000, patrouillant et cherchant l’ennemi. Nous ne l’avions pas attendu longtemps. Après quelques minutes, j’apperçus un Heinkel loin en bas, à une altitude d’environ 5000m. J’ai fait un signe au commandant de la patrouille, ai rejoint l’ennemi et l’ai attaqué par l’arrière. Après la première attaque, le mitrailleur se tu, si bien que lors de la seconde attaque, j’ai pu me rapprocher. Le Dewoitine avait une grande puissance de feu, donc les résultats pouvaient se voir immédiatement. L’appareil se mit dans un piqué presque vertical et se dirigea vers le sol escortés par nous, si bien qu’après les deux premières attaques, les français l’avaient eu et donc nous pouvions l’achever. ». Le même jour, Krol fut touché lors d’une attaque contre des He 111, et est obligé d’atterir d’urgence. Il est sain et sauf, mais l’appareil a son réservoir percé et une aile touchée. L’appareil n’est dès lors utilisé que comme un leurre. Krol revendique un bombardier, alors qu’il semble qu’il l’ait abattu en coopération. Le groupe revendique donc au moins 4 bombardiers sûrs. GC III/7 ( ? – MS. 406) :Mouvement sur Coulommiers. GC II/8 (Deauville-St Gatien et Lympne, Grande-Bretagne – MB. 152) : A l’aube, 9 appareils décollent de Lympne avec 3 squadrons brittaniques. La mission est un succès. En début d’après-midi, 8 appareils basés en France effectuent une mission de couverture d’un Potez 63.11 du GR I/14 sur Dunkerque. Arrivés sur place, ils apperçoivent des Ju 88 et He 111 qu’ils attaquent : -un Ju 88 (sûr) est abattu par l’A/C Marchais et l’Adj Nicole -un He 111 (probable) est attribué à l’Adj Nicole. -le S/L Delocque-Fourcaud est pris pour cible par des Hurricane ; il réussit à gagner le terrain malré d’importantes avaries. A 18h30, 8 appareils décollent de Lympne pour escorter 6 appareils de l’AB1. Mais ayant prit un mauvais cap, ils ne peuvent les rejoindre. GC III/9, ECN V/13 et Groupe de Chasse et de Marche Polonais de Lyon Bron (GCMP) (Lyon – MB 131, MS. 406) : Environ 150 He 111 et Ju 88 sont signalés, et l’ensemble du sous-groupe de chasse Nord va être engagé : Le GC III/9 s’adjuge deux bombardiers dont un Ju 88 sûr (Lt Baritel), mais le bilan est lourd : 4 blessés (dont l’adj Pesant à la face et à l’épaule, le ctne Billon à l’épaule et brûlé aux yeux), 9 appareils rendus indisponibles A l’ECN V/13, 3 appareils, en mission de défense du secteur Lyon-St Etienne-Le Creusot, accrochent en milieu de journée 9 He 111 à 3000 au-dessus de Vienne. Si un Heinkel rentre criblé de balles (victoire probable attribuée en coopération à Eberhardt/Besancenot, les 3 appareils n’en sont pas moins dans une situation similaire. Le sgt David, mitrailleur, rentrera blessé au pied. Le GCMP effectue quant à lui une première mission vers 12h20 avec une première patrouille de 8 appareils, dont le commandant, le Lt Gabscewicz, attaque un des 9 He 111 présents. -L’allemand largue ses bombes, mais le polonais ne le lâche pas jusqu’à sa chute. Finalement, cette victoire est accordée au Lt Gabscewicz en coopération avec le S/Lt Radomski à cause de la mêlée générale. -Un deuxième bombardier est abattu par le Lnt Gabszewicz. En début d’après-midi, de nouveaux bombardiers survolent le terrain, entraînant le décollage de 5 MS. 406 du GCMP. Le S/L Kalpas en abat un (crédité officiellement). Puis, après 3 passes, voit son moteur touché et descend donc. Il tente un atterrissage de fortune, mais son avion prend feu après le capotage de l’avion ; Kalpas sera carbonisé. Patrouille de défense de l’usine de Romorantin (Romorantin – MS. 406) :Les 6 appareils de la patrouille décollent, et enguagent une formation de 18 He 111 et Do 17. Le S/L Lokuciewski, malgré une mitrailleuse enrayée, parvient à abattre un He 111. Le sgt Krawczynski est lui aussi crédité, d’un bombardé endommagé. GB II/34 (Nangis – Amiot 143, MB 131 et Amiot 354) :Repli sur Briare. GB I/63 (Lymphe, Grande-Bretagne – Martin 167) : Deux appareils du I/63 quittent l’Angleterre avec des médicaments dans les soutes, mais attaqués par la flak au-dessus de la Belgique, ils doivent faire demi-tour. Le n°63 étant gravement endommagé par la flak, seul l’un des deux sera réengagé le lendemain. GAR I/14 (Lymphe, Grande-Bretagne – Potez 63.11) : En début d’après-midi, un appareil effecue une mission de reconaissance sur Dunkerque. GAR II/55 ( ? – Potez 63.11) : Un Potez effectue une mission de reconaissance en vol rasant, dans la région Amiens-Hesdin-Montreuil. Il est porté disparu, comme son équipage (Lt Vallet, observateur, Sgt-chef Lucas, pilote et Sgt Gauthier, mitrailleur). AB 1 (Querqueville – Vought 156) : 5 ou 6 appareils décollent pour Tangmere en Angleterre, d’où ils repartent pour bombarder une batterie d’artillerie lourde à Bergues (au sud de Dunkerque). Mais la présence de la Flak et le manque de renseignement précis les poussent à lâcher leurs bombes au jugé. Seuls 4 appareils se posent à Cherbourg, vu la confusion. A 18h30, 6 Vought décollent de Cherbourg pour bombarder Gravelines. L’escorte prévue du GC II/8 ne peut effectuer sa mission, ayant prit par erreur un mauvais cap. | |
|