Bonjour
Bien sympa cette série de Nieuport. Quelques photos posent questions ou nécessitent quelques approfondissements.
La plupart semblent avoir été prises sur le terrain même de l’usine d’Issy les Moulineaux.
La plupart des photos montrent des prototypes et quelques avions en attente d’affectation.
Les deux photos ci-dessus montrent le prototype du Nieuport 11.
Cet avion fût testé au front par le capitaine Brocard, commandant de la N3.
Sur les appareils de série, Le mat de cabane arrière sera modifié, le fuselage raccourci, l’empennage horizontal agrandi et les jambes arrière du train d’atterrissage seront rattachés au niveau du longeron d’aile plutôt qu’au niveau du bord de fuite.
Le Ni 11 ci dessus se transformerait facilement en Ni 16 avec un appui tête pour le pilote et un moteur Le Rhône de 110cv.
Nieuport 16 en maquette.
Avec le 17 et au dessus, nous abordons les versions « allégées » de la famille. Bien que motorisés pour la plupart avec un moteur plus puissant. Il faut entendre le mot allégé par une charge alaire moindre compte tenu du fait que la surface passe de 13m2 à 15m2
On retrouvera ce Nieuport 17 en été 1916 à la N 65 à Cachy comme la monture du capitaine Philippe Féquant. Cet appareil semble à cette époque avoir été équipé d’un moteur Clerget.
Cet appareil est un Nieuport 21. Il reprend la voilure et le fuselage du 17 mais motorisé par un 80cv (certains par un Le Rhône 9Ga de 90cv)
Très apprécié des pilotes pour sa facilité de pilotage et sa maniabilité, il servit en école et en escadrille comme chasseur d’escorte de bombardiers. Du fait d’un moteur moins gourmant, son rayon d’action était plus important que le Ni 17.
A noter qu’en Russie, construits sous licence par Dux, il fut opérationnel avant le Ni 17.
Sur la première photo, on remarque le hauban de vol tribord qui part de l’intrados de l’aile haute et rejoint le fuselage au niveau des jambes de train. Ces haubans sont rattachés sur le fuselage au niveau du longeron d’aile sur les 11 et 16.
Celui-ci n’est pas un Ni 17 car il présente le fuselage renforcé de lisses qui apparait sur les Nieuport 17 bis. Ce n’est pas non plus un Ni 24 car il garde la dérive du 17 et n’a pas les ailerons arrondis du 24. L’autre photo de l’avion montre un moteur Le Rhône donc ce n’est pas un 17 bis motorisé avec un Clerget. Peut être un 24 bis qui aurait gardé les ailerons du 17.
A noter que le 24 bis est arrivé en unité avant le 24 et qu’il fut bien impopulaire auprès des pilotes.
Les nouveaux ailerons présents sur le 24 a peut être été un essai de réponse à ce trouble.
C’est peut être aussi le prototype du 17 bis grée avec un Le Rhône. Il semble que Mr Delage n’était pas « super fan » du Clerget.
Ici un Ni 17 bis dont on reconnaît bien le moteur Clerget avec ses deux tiges de culbuteurs par cylindres. A comparer avec le Le Rhône ci-dessous.
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L’angle de prise de vue ne nous renseigne guère sur le modèle.
Sur cette belle base de Ni 17 bis on peut remarquer la partie fixe de la dérive verticale qui nous fait penser que ce prototype s’insère dans la lignée juste avant le 24.
La dérive du 24 reprendra la partie fixe et une partie mobile agrandie présentant un compensateur aérodynamique. Comme sur l’avion ci-dessous.
Celui-ci ressemble à un 24 mais n’en est pas vraiment un.
De profil, on remarque un capot moteur trop profond. Peut être cet avion est il en attente du Clerget 11 cylindres qui devrait équiper le Ni 25.
Sur la deuxième photo, on remarque que les mats de cabane avants ne correspondent pas à un modèle connu.
De plus, entre les jambe de train on remarque une « olive » , point d’accroche d’un troisième hauban qui rejoint la partie centrale de l’axe des roues et qui fait penser au train des 25 et 27 inspiré des modèles Sopwith .
Cet avion passe pour être le prototype du Ni 27. Premier avion d’une série qui clôturera la lignée des sesquiplans Nieuport à mats d’entre plans en Vé. Le montage du pitot d’essai sur le mat tribord semble bricolé à la va vite.
Ce prototype préfigure le Nieuport 28.
L’allongement de la corde de l’aile basse a du nécessiter de rajouter un longeron supplémentaire. Le mat d’entre plan arrière est donc décalé vers l’arrière pour être fixé sur ce nouveau longeron.
On n’a plus la présence d’un mat en Vé mais bien la présence de 2 mats distincts.
D’ailleurs, la présence d’un hauban d’atterrissage qui part près du cockpit pour rejoindre le mat arrière semble appuyer la thèse d’un nouveau longeron.
Pour ce qui est des Nieuport 28 et suivants, je ne connais pas assez bien la lignée pour commenter ces belles images.
Je salue aussi le fait que cette série d’images rend hommage aux Nieuport « école » Ni 80 à 83 et à tous les protos à moteur Hyspano qui montrent le dynamisme de la firme.
A+ alain