J'ai dernièrement reçu et dévoré le bouquin suivant :
L'ouvrage publié chez Classic Publication et co-écris par Andreas Brekken et Kjetil Akra (deux auteurs faisant référence sur le sujet) s'intitule Luftwaffe Fighters and Fighter-Bomber over the Far North, Units - Camouflage- Markings 1940-1945.
Le titre déjà fort explicite est précisé dans le premier chapitre au sein duquel les deux auteurs expliquent les limites de leur étude. Celle-ci étant basé sur l'étude des camouflages et marques portaient par les chasseurs allemands ayant été basé à un moment ou à un autre de la guerre sur les territoires Scandinaves.
Le bouquin se compose de plusieurs chapitres, chacun étant consacré à une unité. Sont traités :
- le II./JG 77 (pour la période allant d'un avril à novembre 1940)
- le II.(J)/186, l'unité ayant initialement été prévu pour le Graf Zeppelin puis transformé en III./JG 77 (juin à juillet 1940)
- les 11.(N)/JG 2 et 12.(N)/JG 2
- le Jagdschwärme III./ZG 76 et I./JG 77 (ayant par la suite donné naissance au JG 5)
- le Kommando Losigkeit, crée dans le cadre de Donnerkeil (l'unité ayant vu passé Heinz Knoke)
- le Jagdgruppe Drontheim (une unité anecdotique ayant servie de base au future JG 5)
- la Jagdgeschwader 5 constituant le gros morceau
- quelques pages sur les Zerstörer Gruppen ayant servis dans la zone géographique concernés
- le Zerstörerstaffel JG 77 puis JG 5
- et enfin, pour justifier une partie du titre, 1 page pour la 14.(J)/JG 5
Chaque chapitre étant divisé en trois partie :
- la première traçant un bref aperçu de l'organisation et de la structure de l'unité en question. Très instructif pour se remémorer quelques points dans la complexité de la Luftwaffe et des nombreuses redésignations. Il faut compter pas moins de 4 pages pour la JG 5 (avec une bonne aspirine pour faire passer le tout).
- la seconde précisant les types d'appareils utilisés. On y apprend énormément de chose surprenante. Ainsi, le III./JG 5 a utilisé dans Bf 109 F-4 jusqu'en mai 1944 ! ou étaient équipés en FW 190 A-2 et A-3 à partir de fin 1944, ainsi que de F-8 (jusqu'à la fin de la guerre) utilisé en chasseurs pures. Le IV./JG 5 ayant, quand à lui, reçu des Bf 109 T durant la période allant de juin à août 1944 ! Tout ceci montrant bien à quelle point, ce front était considéré comme secondaire. Rappelons que comme le signale les auteurs, la défence de la Norvège à partir de novembre 1944 était assuré par environ 23 appareils et 15 pilotes véritablement opérationnels.
- la troisième partie, la plus importante étant consacré à une longue descriptions des différents camouflages et marquages portés par les appareils , avec pas mal de révélations et corrections grâce aux nouvelles photo découvertes ces dernières années. Et traité entre autre la question du camouflage Sandgelb (désert) des Bf 109 F livrés au II./JG 5 en mai-juin 1942, les différents camouflages hiver, insignes, bande de défence du Reich..., etc... Par contre, il est préférable de se munir d'un nuancier RLM ou d'avoir quelques notions sur le sujet, pour éviter d'être complètement perdu dans les arcanes des différents RLM.
Enfin, les auteurs traitent de quelques autres sujets comme la redécouverte du Bf 109 E-7 "Rote 6" par l'expedition Sheppard 2004 ou du FW 190 A-2 "jaune 16" repêché en 2006 (dont l'état de conservation est impressionnant) ou de l'histoire des FW 190 A-2/A-3 de Herdla en 1945.
Bref, ce bouquin apparait comme une vrai mine d'or sur les chasseurs de la Luftwaffe basé en Scandinavie et encore plus pour les passionnés des camouflages.
Par contre, et on peut regretter (même si les auteurs en expliquent clairement la raison) de l'absence du traitement de l'activité opérationnel et des pilotes, totalement absente.
Dommage, par ailleurs, que les photo (pourtant de très grands intérêts et souvent publiés pour la première fois) soient imprimés de piètres qualités car bien trop sombre et manquant souvent de nuances (ce qui souvent empêche de pouvoir y apercevoir les détails et précisions signalés par les auteurs)..., est-ce lié au fait que Classic ait décidé de changer d'imprimeur, en l'occurrence désormais à Hong Kong ? Vraiment dommage, surtout que Classuc ne nous avait pas habitué à une si piètre qualité.
